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L'atelier de Fabeli
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10 mai 2013

Dans quel état est Annick Demouzon ?

verre brisé Appel à contributions : Dans quel état êtes-vous quand vous donnez vos textes à lire (éditeurs, amis...) si vous aussi vous voulez évoquer cet état si particulier, propre à chaque auteur, écrivez un texte et venez le partager (en m'adressant un mail) Je vous propose de reprendre l'incipit suivant : "Lorsque j'envoie un texte (à un éditeur, à un ami)..." et ...c'est à vous!

 

Annick Demouzon,
nouvelliste, se joint au groupe pour se dévoiler un peu.

 

Lorsque j'envoie un texte à un éditeur — ce que je ne fais qu'après avoir laissé passer beaucoup de temps et retardé, souvent à l'excès, le moment de le faire (serait-ce de la lâcheté ?) —, d'abord, j'ai comme un petit pincement au cœur (l'espoir, l'espoir qui trompe et peut faire mal : on ne devrait jamais espérer). Ensuite, j'oublie presque, c'est ce qu'il y a de mieux à faire. On sait que les réponses sont longues à venir et que ce sera NON, forcément NON, parce que cela ne peut être autrement que NON. Y a donc pas l'feu. Et pas nécessité de s'inquiéter si vite.

Si on se met à penser (surtout ne pas penser !), on se dit : « Eh bien, pourquoi pas, il n'est pas si mal mon texte ? » Mais aussi : « Et  pourquoi ce serait moi, on est combien à attendre, hein ? Par ailleurs, cependant, ce livre que j'ai lu, et qui me tombait des mains…

— Oui, c'est vrai il ne valait pas le tien et, par-dessus le marché, écrit en « français deuxième langue », mais écrire en bon français ou, même, avoir du style, ce n'est pas ce qui importe. Tu sais bien que les choix des éditeurs, pardon : leurs « coups de cœur », sont  parfois incompréhensibles, mais ce sont les leurs. En bref, ça ne regarde qu'eux. Alors, le mieux c'est de cesser d'y songer. Tu as écrit ce que tu voulais/ pouvais écrire, tu envoies, c'est tout, tu ne discutes pas, même pas avec toi-même (surtout pas avec toi-même), et tu ne penses plus au résultat, hein ? Comme quand tu passais des examens, quand t'étais môme. »

Un jour (combien de mois plus tard ?), la première lettre à en-tête — éditions Duschmoll — arrive : « Un refus forcément, te dis-tu, sinon, ils m'auraient téléphoné. » Bon, quand même, ton cœur bat et tu espères (tu te dis que non, ton cœur ne bat pas, parce qu'il faut rester la tête froide et, de toute façon, tu ne veux pas l'entendre, il n'a qu'à pas). Cependant, te dis-tu en outre, (et c'est pour ça que ton cœur bat quand même) : « Si, eux, ils ne téléphonaient pas pour dire oui, mais envoyaient des lettres d'acceptation ? Ça se pourrait. »

Tu ouvres.

La lettre rejoindra ton classeur : « Lettres de refus ». Apparemment, ils téléphonent. Comme les autres… Pourtant, il y a ce petit mot à toi seule adressé, deux phrases rien que pour toi, ajoutées en bas de la lettre circulaire et vite griffonnées à la main, au stylo bille, signature illisible, mais quelque chose d'humain.

 Et te voilà contente.

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Commentaires
A
Merci pour cet encouragement, Liliba.
L
ah que ce chemin doit être difficile ! mais courage !
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