Dans quel état est Maryline Martin?
Appel à contributions : Dans quel état êtes-vous quand vous donnez vos textes à lire (éditeurs, amis...) si vous aussi vous voulez évoquer cet état si particulier, propre à chaque auteur, écrivez un texte et venez le partager (en m'adressant un mail) Je vous propose de reprendre l'incipit suivant : "Lorsque j'envoie un texte (à un éditeur, à un ami)..." et ...c'est à vous!
Maryline Martin accepte de révéler dans quel état elle se trouvait lorsqu'elle a posté le manuscrit de son recueil de nouvelles "Les dames du chemin".
Lorsque j'ai envoyé mon manuscrit "Les Dames du Chemin", j'ai d'abord été soulagée d'avoir mis le mot fin à ce travail de quatre années. Cependant, j'ai su à l'instant même où je déposais les quelques enveloppes dans la boîte aux lettres que le chemin serait long et sinueux. Bref, le combat ne faisait que commencer.
Combattre les doutes, l'attente mais aussi se faire violence pour remonter sur le ring après le dernier KO !
Le doute ne m'a pas lâché. Etais-je légitime d'écrire sur cette période ? Comment allaient être perçues ces nouvelles, ce genre à part dans la littérature que l'on aime ou que l'on déteste lire ? Trop de conscience tue l'innocence. En relisant l'exemplaire que j'avais gardé sur mon bureau, je me suis dit que je n'avais pas à rougir de ce travail, le devoir de mémoire était omniprésent. Par ailleurs, il y avait aussi cette belle rencontre avec celui*qui me faisait l'amitié d'une belle préface...
Puis est venue l'attente transformant ma forteresse en château de cartes. Si le choix des maisons d'éditions était fait en toute conscience, mon manuscrit allait-il être lu ou relégué aux oubliettes ? La préface était elle une caution suffisante à mon travail de recherche et d'écriture?
Un auteur ne reçoit jamais le précieux sésame par courrier... Après les deux ou trois mois d'attente réglementaires sont arrivées les premières réponses et les premiers refus souvent polis avec son lot de petites phrases m'encourageant à ne pas...me décourager
Estampillés trop littéraire ou trop historique, mon manuscrit, "mes" Dames et moi-même commencions à avoir mal au cœur, la nausée dans les montagnes russes, et un jour l'appel de l'éditeur qui vient tout balayer d'un coup de sonnette et qui permet de croire que tout est possible enfin.
Et le début d'une belle aventure même si le doute n'a pas totalement disparu. Et si le lecteur n'était pas au rendez-vous ?!
*Jean-Pierre Verney : Conseiller historique du Musée de la Grande Guerre du Pays de Meaux.