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L'atelier de Fabeli
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27 juin 2013

Dans quel état est Maryline Martin?

 verre brisé Appel à contributions : Dans quel état êtes-vous quand vous donnez vos textes à lire (éditeurs, amis...) si vous aussi vous voulez évoquer cet état si particulier, propre à chaque auteur, écrivez un texte et venez le partager (en m'adressant un mail) Je vous propose de reprendre l'incipit suivant : "Lorsque j'envoie un texte (à un éditeur, à un ami)..." et ...c'est à vous!

 

Maryline Martin accepte de révéler dans quel état elle se trouvait lorsqu'elle a posté le manuscrit de son recueil de nouvelles  "Les dames du chemin".

Lorsque j'ai envoyé mon manuscrit "Les Dames du Chemin", j'ai d'abord été soulagée d'avoir mis le mot fin à ce travail de quatre années. Cependant, j'ai su à l'instant même où je déposais les quelques enveloppes dans la boîte aux lettres que le chemin serait long et sinueux. Bref, le combat ne faisait que commencer.

Combattre les doutes, l'attente mais aussi se faire violence pour remonter sur le ring après le dernier KO !

Le doute ne m'a pas lâché. Etais-je légitime d'écrire sur cette période ? Comment allaient être perçues ces nouvelles, ce genre à part dans la littérature que l'on aime ou que l'on déteste lire ? Trop de conscience tue l'innocence. En relisant l'exemplaire que j'avais gardé sur mon bureau, je me suis dit que je n'avais pas à rougir de ce travail, le devoir de mémoire était omniprésent. Par ailleurs, il y avait aussi cette belle rencontre avec celui*qui me faisait l'amitié d'une belle préface...

Puis est venue l'attente transformant ma forteresse en château de cartes. Si le choix des maisons d'éditions était fait en toute conscience, mon manuscrit allait-il être lu ou relégué aux oubliettes ? La préface était elle une caution suffisante à mon travail de recherche et d'écriture?

Un auteur ne reçoit jamais le précieux sésame par courrier... Après les deux ou trois mois d'attente réglementaires sont arrivées les premières réponses et les premiers refus souvent polis avec son lot de petites phrases m'encourageant à ne pas...me décourager

Estampillés trop littéraire ou trop historique, mon manuscrit, "mes" Dames et moi-même commencions à avoir mal au cœur, la nausée dans les montagnes russes, et un jour l'appel de l'éditeur qui vient tout balayer d'un coup de sonnette et qui permet de croire que tout est possible enfin.

Et le début d'une belle aventure même si le doute n'a pas totalement disparu. Et si le lecteur n'était pas au rendez-vous ?!

*Jean-Pierre Verney : Conseiller historique du Musée de la Grande Guerre du Pays de Meaux.

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24 juin 2013

Occupation mentale

Toute la journée dans ma tête trois personnages qui trottent.

Je me lève, ils sont là, je déjeune, ils sont là, je m'habille, ils sont là, dans la voiture, il sont là. Au travail entre deux clients ils sont là. Mes mains occupées par le quotidien et ma tête toute entière occupée par leurs chuchotement

Toute la journée dans ma tête, ça discute, ça remue, ça va, ça vient, dans un sens puis dans l'autre.

Il y a deux filles et un garçon. Elles, Anna et Maria. Lui, Mondin.

Sans aucune gêne ces trois-là mènent leur vie dans ma tête toute la journée.

Et la nuit, aussi. C'est comme ça.

Une fois que tout sera dit, ils partiront.

Dans ma tête libérée, d'autres...

 Le-Petit-homme-dans-ma-tête-3595177442

"Le petit homme dans ma tête" (Alexandre Kha)

1 juin 2013

Dans quel état est Sophie Adriansen?

 verre brisé Appel à contributions : Dans quel état êtes-vous quand vous donnez vos textes à lire (éditeurs, amis...) si vous aussi vous voulez évoquer cet état si particulier, propre à chaque auteur, écrivez un texte et venez le partager (en m'adressant un mail) Je vous propose de reprendre l'incipit suivant : "Lorsque j'envoie un texte (à un éditeur, à un ami)..." et ...c'est à vous!

 Aujourd'hui c'est Sophie Adriansen

qui apporte sa contribution à cette collection

Lorsque j'envoie un texte, je me transforme en un alambic où se mélangent, se heurtent, se séparent des sensations variées. Ça fume, ça crépite, les vapeurs prennent toutes les couleurs du nuancier. Ça chauffe et ça refroidit.
Il y a de l’assurance – je ne sais pas ce que vaut mon texte mais je sais qu’il ne vaut pas rien.
De la satisfaction – je ne donne à lire que quand j’ai atteint un certain niveau de contentement, une certaine fierté.
De l’espoir – éveiller l’enthousiasme, allumer l’étincelle, faire décrocher son téléphone et me proposer un contrat pour une publication à qui en a le pouvoir.
De l’impatience – je voudrais être lue dès réception, lue et entendue, comprise, appréciée, ou au moins que l’on décèle dans mes mots un potentiel d’amélioration suffisamment important pour que l’on ait envie de me prendre la main et de m’amener à mieux.
De la fébrilité – qu’ai-je envoyé au juste ? Qu’ai-je donné à juger ? Ai-je bien tout vérifié, ne me suis-je pas mise en danger ?
Du doute – la belle confiance initiale, celle qui me pousse à décider d’envoyer, fermente à mesure que les heures défilent. Mon texte est confondant de médiocrité, ma légitimité à l’envoyer inexistante, et pourtant le texte est parti de chez moi, arrivé chez l’autre, quelle prétention de ma part, quelle outrecuidance, comment annuler l’envoi, où puis-je me cacher ?
A la fin de la distillation, tout est évaporé sauf le doute.
Alors, parce que vivre emplie de doute et de rien d’autre est insupportable, je me remets à écrire pour oublier qu’on me lit.


Retrouvez Sophie Adriansen sur son blog et découvrez ses interviews d'auteurs.

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