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L'atelier de Fabeli
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1 juin 2013

Dans quel état est Sophie Adriansen?

 verre brisé Appel à contributions : Dans quel état êtes-vous quand vous donnez vos textes à lire (éditeurs, amis...) si vous aussi vous voulez évoquer cet état si particulier, propre à chaque auteur, écrivez un texte et venez le partager (en m'adressant un mail) Je vous propose de reprendre l'incipit suivant : "Lorsque j'envoie un texte (à un éditeur, à un ami)..." et ...c'est à vous!

 Aujourd'hui c'est Sophie Adriansen

qui apporte sa contribution à cette collection

Lorsque j'envoie un texte, je me transforme en un alambic où se mélangent, se heurtent, se séparent des sensations variées. Ça fume, ça crépite, les vapeurs prennent toutes les couleurs du nuancier. Ça chauffe et ça refroidit.
Il y a de l’assurance – je ne sais pas ce que vaut mon texte mais je sais qu’il ne vaut pas rien.
De la satisfaction – je ne donne à lire que quand j’ai atteint un certain niveau de contentement, une certaine fierté.
De l’espoir – éveiller l’enthousiasme, allumer l’étincelle, faire décrocher son téléphone et me proposer un contrat pour une publication à qui en a le pouvoir.
De l’impatience – je voudrais être lue dès réception, lue et entendue, comprise, appréciée, ou au moins que l’on décèle dans mes mots un potentiel d’amélioration suffisamment important pour que l’on ait envie de me prendre la main et de m’amener à mieux.
De la fébrilité – qu’ai-je envoyé au juste ? Qu’ai-je donné à juger ? Ai-je bien tout vérifié, ne me suis-je pas mise en danger ?
Du doute – la belle confiance initiale, celle qui me pousse à décider d’envoyer, fermente à mesure que les heures défilent. Mon texte est confondant de médiocrité, ma légitimité à l’envoyer inexistante, et pourtant le texte est parti de chez moi, arrivé chez l’autre, quelle prétention de ma part, quelle outrecuidance, comment annuler l’envoi, où puis-je me cacher ?
A la fin de la distillation, tout est évaporé sauf le doute.
Alors, parce que vivre emplie de doute et de rien d’autre est insupportable, je me remets à écrire pour oublier qu’on me lit.


Retrouvez Sophie Adriansen sur son blog et découvrez ses interviews d'auteurs.

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Commentaires
F
liliba, je crois que ce moment si particulier ne laisse aucun auteur indifférent!
L
Oh quel joli texte ! Un état intermédiaire bouillonnant !
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