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L'atelier de Fabeli
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4 mai 2013

Que nos vies aient l'air d'un film parfait

 C
Que nos vies aient l'air d'un film parfait

Caroles Fives  (Editions Le passage août 2012)

 

4 de couv' : Certains pensent que le divorce, ça ne sépare que les adultes. Années 80. Déferlante rose sur la France. Première grosse vague de divorces aussi. À la télé, Gainsbourg, Benny Hill et le Top 50. Un frère et une sœur sont éloignés. Vacances, calendriers, zone A, zone B. La séparation est vécue différemment par chacun. Chacun son film, sa version, le père, la mère, la sœur. Chacun sa chanson. Un seul se tait, le cadet. Lui, ne parle pas, il attend. Huit ans, neuf ans, dix ans…

Dans les familles, les drames se jouent mais ne se disent pas. Huit ans, vingt ans trente ans… Que nos vies aient l’air d’un film parfait est un livre sur l’amour fraternel, celui qui seul permet de traverser ces années sauvages, ces plages d’enfance.

 

J'ai rencontré Carole Fives lors de sa venue à "Pau Fête le livre" en novembre 2012.  Ce que j'avais lu dans la presse à la sortie de son nouveau roman m’avait donné envie de le lire. J'ai donc assisté à la présentation du livre à la librairie Tonnet et j'ai acheté un exemplaire avec une très gentille dédicace de l'auteure. Ensuite quelques mois ont passé, boulot, écriture, famille, peu de place pour la lecture et puis... un soir, au retour d'une soirée, pas envie de dormir, je saisis l'ouvrage sur une étagère, entame les premières pages et…Carole Fives me doit deux heures de sommeil!!!

J'ai beaucoup aimé ce récit à quatre voix d'un tsunami familial. Divorcer, dans les années 80, ce n'est pas banal. Même si une loi existe il faut inventer de nouvelles règles de vie. Il faut surtout s'adapter à ce bouleversement intime et concevoir une nouvelle configuration de la famille. Pour les personnages de ce roman, ça ne va pas sans mal. Soit un père, une mère et deux enfants, une fille et un garçon. La famille idéale, bien sous tous rapports. Rien à dire, rien à voir. Une belle petite famille. Qui pourtant ne va pas échapper à la catastrophe.

C'est la fille qui prend la parole en premier pour évoquer ce drame. Elle parle pour elle et pour son petit frère, trop jeune pour saisir d'emblée la gravité des faits et qui pourtant restera marqué à vie. Viennent ensuite la parole du père et de la mère. Chacun raconte son vécu, son point de vue. Quatre voix éparpillées par l'éclatement de la cellule familiale. Quatre voix pour un même évènement, quatre point de vue qui redonne à ce divorce une densité, une épaisseur charnelle que la douleur et le silence avait masquée.

D'une écriture précise mais néanmoins sensible, Carole Fives donne la parole à ses personnages sans pathos ni mièvrerie. Elle ne juge pas, elle raconte une histoire familiale qui marque la fin de l'insouciance pour les enfants, ballotés d'un parent à l'autre, pris en otage par les sentiments. Au fil des chapitres courts,  l'auteure rassemble les pièces du puzzle familial, donnant à voir un ensemble à jamais dispersé.

Ce n'est pas un roman triste, ce n'est pas un roman gai. C'est un roman qui parle de nos vies.  Nos vies que l'on voudraient parfaites.

 

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Commentaires
F
Edmée, l'image du couple de nos parents nous marque à vie, en bien, en mal, il faut ensuite se construire soit même en couple d'après cette image-là.
E
J'ai réalisé aussi, mais vraiment très tard, que le divorce de mes parents avait donné "le la" à ma vie. Maintenant... les voir se détruire aurait donné le fa, je suppose. Donc je ne reproche pas du tout à mes parents d'avoir divorcé, mais il est vrai que c'est un bouleversement qui arrivait dans un jeune âge et qu'on n'affronte que quand on n'est plus vraiment jeunes!
F
Phil, je pense que tu as raison. Les parents entretiennent pour eux mêmes l'illusion qu'ils parviennent à se cacher. Ils manquent de maturité!
P
Les enfants sont rarement dupes, de toutes façons, ils sentent très bien quand le vent tourne.
F
Bonjour Lucie et bienvenue dans l'atelier. Je suis d'accord avec toi, un couple doit composer avec l'évolution des personnes qui le composent. Mais comme tu le dis, l'essentiel est de garder en tête le bien être des enfants.
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