Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
L'atelier de Fabeli
L'atelier de Fabeli
Visiteurs
Depuis la création 30 025
25 septembre 2013

Certaines n'avaient jamais vu la mer

 

certaines

4 de couv' : L’écriture de Julie Otsuka est puissante, poétique, incantatoire. Les voix sont nombreuses et passionnées. La musique sublime, entêtante et douloureuse. Les visages, les voix, les images, les vies que l’auteur décrit sont ceux de ces Japonaises qui ont quitté leur pays au début du XXe siècle pour épouser aux États-Unis un homme qu’elles n’ont pas choisi. 
C’est après une éprouvante traversée de l’océan Pacifique qu’elles rencontrent pour la première fois à San Francisco leur futur mari. Celui pour lequel elles ont tout abandonné. Celui dont elles ont tant rêvé. Celui qui va tant les décevoir. 
À la façon d’un chœur antique, leurs voix s’élèvent et racontent leurs misérables vies d’exilées… leur nuit de noces, souvent brutale, leurs rudes journées de travail dans les champs, leurs combats pour apprivoiser une langue inconnue, la naissance de leurs enfants, l’humiliation des Blancs, le rejet par leur progéniture de leur patrimoine et de leur histoire… Une véritable clameur jusqu’au silence de la guerre. Et l’oubli.

La 1ère phrase : "Sur le bateau nous étions presque toutes vierges."

J'ai eu un vrai coup de coeur pour ce très beau roman qui évoque l'histoire de la colonie japonaise aux USA entre 1920 et 1945. Le parcours de ces femmes qui partaient en bateau rejoindre un mari choisi sur photo est retraçé de façon émouvante par l'auteure. Le départ, la traversée, les bagages emplis de linges (kimonos, peignes à cheveux, eventails délicats) et de rêves (une autre vie avec un mari forcément beau et riche) puis l'arrivée, la confrontation à une réalité terrible et humiliante. La force du livre tient dans l'utilisation par l'auteure d'un "nous" collectif qui saisit d'emblée le lecteur en le plaçant dans le choeur des femmes. Il n'est pas question ici d'une femme en particulier mais de toutes à la fois et ce portrait multiple dessine au final la silhouette émouvante de ces femmes courageuses. En faisant le pari de revenir sur un fait historique peu connu, Julie Otsuka a écrit un roman d'une grande force poétique.

Ici une interview dans laquelle Julie Otsuka explique sa démarche d'écriture.

Ici une chronique piochée sur le site de Lionel Clément, lecteur-blogueur.

Publicité
Publicité
22 septembre 2013

Entêtement

 

J’ai l’écriture laborieuse. Je peux compter sur les doigts d’une main les textes écrits d’un seul coup, au premier jet, pour lesquels les retouches se sont faites à légers coups de plumeau ! Non, moi je suis plutôt du genre à remettre cent fois l’ouvrage sur le métier et pour chaque texte les versions successives s’accumulent dans la mémoire de mon ordinateur.

Enfant déjà, j’étais une élève laborieuse. Me maintenir dans la moyenne de la classe exigeait de moi des efforts, de longs moments d’attention. Aujourd’hui je me retrouve assise au bureau dans le même état d’esprit ! Avec ce même sentiment de difficulté, cette même peur de ne pas trouver la solution, c'est-à-dire de ne pas parvenir à mettre en forme l’histoire qui me trotte dans la tête. « Laisse tomber ! » me direz-vous. C’est vrai qu’il n’y a pas d’obligation, je ne suis plus à l’école, je n’ai plus de compte à rendre, ni à mes parents, ni à mes professeurs, je n’ai plus de notes à obtenir !

Et pourtant je ne veux pas lâcher l’affaire! Je m’entête à venir à bout du problème. Cette histoire qui traine dans ma tête, il me semble important de la raconter. C’est un peu comme si je devais quelque chose aux personnages. Alors, même si parfois je manque d’entrain, même si parfois je me cherche des excuses pour ne pas y aller (et elles sont faciles à trouver, les excuses, surtout celles qui te donnent bonne conscience !), je finis toujours pas y revenir, au bureau.

 Bureau 22

 

 

10 septembre 2013

Ce que j'ai lu cet été

abdd liseuseAu Bonheur des dames : cette lecture a filé tout le long de mon été, comme un fil rouge. Je l'avais sous la main dans ma liseuse qui m'a suivie partout. Je pouvais arrêter, lire un autre livre plus court, ou bien les 2 en même temps (chose très rare chez moi!) J'ai pris beaucoup de plaisir à cette lecture, j'ai même retrouvé le goût du plaisir que j'avais ressenti en le lisant la première fois, dans les années 80. J'ai frissonné pour Denise, j'ai attendu comme une gamine le dénouemement pourtant si prévisible! Et je me disais, en lisant ces aventures d'une autre époque, que les scénaristes des séries américaines n'avaient rien inventé!!!

 

lpcasgLa petite cloche au son grêle : Nous avons l'habitude, Nounours chéri et moi-même, d'entrer dans les librairies que nous croisons au gré de nos balades. Là, c'était un dimanche, à Condom, nous sortions de la visite de la cathédrale, le soleil nous faisait plisser les yeux. Nous cherchions une terrasse ombragée pour boire un verre. Juste en face du bar, il y avait une librairie et oh! surprise, elle était ouverte un dimanche. Nous sommes entrés, à la caisse se tenait une toute jeune fille et dans l'allée une dame d'un âge certain occupée à trier des revues : la grand-mère et sa petite fille ainsi que nous l'avons compris au bout de quelques minutes. Je me disais "mince, on est dimanche, y'a pas un chat dans les rues et elles sont là, toutes les deux!" Je ne pouvais pas ressortir les mains vides, alors mes yeux sont tombés sur "la petite cloche", dont je venais de lire plusisuers avis élogieux sur FB. Je l'ai lu quasiment d'une traite, le soir même, bien calée sur une chaise longue dans le jardin de la chambre d'hôte qui nous accueillait à quelques kilomêtres de là. C'est un bijou, ce livre, une douce parenthèse d'émotion et de tendresse. Clara en parle très bien ici.

 

rosa_candidaRosa candida : j'avais très envie de lire ce roman dès sa sortie et finalement c'est une amie de plume qui me l'a offert pour mon anniversaire (Merci Nicole!) Une belle lecture! J'ai apprécié la quête de ce jeune garçon plein de doutes et d'une naïveté rassurante, qui franchit le pas vers le monde des adultes en quittant le jardin familial pour aller créer le sien à des milliers de kilomêtres. Comment devenir père quand on n'a pas choisi de l'être, comment accepter la mort accidentelle de sa mère quand on avait encore tant de chose à lui dire, comment comprendre les femmes d'aujourd'hui quand on préfère la compagnie des roses anciennes? Les réponses sont dans le jardin!

 

 

Sans-titre8Les Dames du chemin : Ayant travaillé depuis le début de l'année sur un projet d'écriture portant sur la Grande guerre, je suis tombée par hasard au gré de mes recherches sur le Net sur le recueil de nouvelles de Maryline Martin. Ce que j'en ai lu ici ou là m'a convaincu de le commander chez mon libraire et je ne le regrette pas. C'est vrai que j'ai lu ces nouvelles en gardant à l'esprit le résultat de mes propres recherches et la façon dont nous avons travaillé mes camarades et moi sur ce projet collectif (dont je parlerai bientôt). J'ai trouvé dans ces 11 nouvelles une sensibilité et une approche qui m'ont vraiment touchée. Maryline a décidé de regarder cette terrible tragédie à travers le regard des femmes :Fiancées, épouses, filles, marraines de guerre, infirmières, espionnes.. Toutes donnent à voir leur guerre, leurs drames. Ici, l'avis de lecture d'Emma Cart-Tanneur.

 

 

L'atelier de Fabeli
Publicité
Derniers commentaires
Archives
Publicité