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L'atelier de Fabeli
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5 novembre 2012

Aujourd'hui dans l'actualité

 

Quelle actualité? Celle du monde? Je n'ai pas encore lu le journal, pas écouté la radio, pas vu la TV. Pourtant je sais bien qu'il s'en passe, des choses, partout ailleurs. Guerres, élections, tempêtes, trafics, accidents, naissances, morts...

Pour le moment je laisse le monde à ma porte. Je m'occupe de mon actualité personnelle, intime. Je pose ma tasse de thé fumante sur la soucoupe prévue à cet effet. Eviter les taches. Je mets de l'ordre sur mon bureau. Les petits bouts de papiers avec les petits bouts de papiers, les dictionnaires avec les dictionnaires, les stylos avec les stylos. Quelques bricoles à la poubelle. Ces trois livres sur l'étagère du haut et celui-ci sur celle du fond.

Je trempe mes lèvres avec prudence dans le thé toujours chaud. Ça brûle et c'est bon à la fois. Je regarde la surface du bureau dégagée, chaque chose est à sa place. Dehors, le monde avec sa fureur. Dedans, moi et mon cahier, la tasse de thé, le stylo. J'écris.

 

© Fabeli 05.11.12 8h30

 

 

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9 avril 2011

Réflexion

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Je cherche à me reconnaître. Je trouve qu’en deux ans j’ai changé. Dans le miroir, mon image s’est modifiée. Je cherche les transformations. Cheveux grisonnants, peau ramollie, hanches épaissies. Démarche plus lente, ça bloque, ça boite, ça coince.

Je cherche à quoi j’ai dû renoncer. Je le sais très bien. J’ai renoncé à certains rêves. Je ne les ai pas détruits, je les ai enfermés au plus profond de moi. A l’abri de l’air qui oxyde, à l’abri des regards qui trahissent.

Maintenant, j’avance avec cette boule de rêves intégrée dans mes entrailles, je continue ma route.

 

© Fabeli 2011

6 mars 2011

Je veux bien vous dire...

w5k8h_20070710_smileyPetit clin d'oeil à Coumarine

qui, elle, ne dit jamais rien...


Je veux bien vous dire que j'ai peur des petites bêtes, et des grosses, aussi.

Je veux bien vous dire que j’aime me laisser emporter par un livre passionnant dans le silence de la nuit.

Je veux bien vous dire que j’aime prendre des douches trop chaudes et trop longues malgré mes convictions écolos.

Je veux bien vous dire que je suis toujours contente de rentrer chez moi après un voyage, de retrouver mes couleurs, mes odeurs, mon repaire.

Je veux bien vous dire que je suis incapable de commencer ma journée sans mon petit déjeuner rituel, que j’ai besoin de ce temps de mise en route physique et mentale.

Je veux bien vous dire que j’ai du mal à jeter les objets et les papiers. Pourtant je suis capable de faire le vide, régulièrement, pour retrouver de l’air et de l’espace.

Je veux bien vous dire la joie que je ressens à mettre en mots ce qui me trotte dans la tête.

Je veux bien vous dire que je suis sûre de pleurer un certain samedi de septembre prochain en la voyant s’avancer, radieuse, au bras de son futur époux.

Je veux bien vous dire que je n’aime pas spécialement faire la cuisine et que ça me donne parfois le sentiment de trahir ma maman dont c’était l’un des talents.

Je veux bien vous dire que j’aurais voulu avoir, une fois au moins,  plus de courage pour aller au bout de mes convictions.

Je veux bien vous dire que la bêtise et la cruauté me font peur. Peut-être parce que je devine qu’elles existent en moi.

Je veux bien vous dire que je suis contente de ce que je vois derrière moi et curieuse de savoir ce qui m’attend devant.


Je veux bien vous dire tout ça,

mais soyez gentil, ne le répétez pas !


© Fabeli mars 2011

19 février 2011

Les clefs

clef_recadr_

Je n’aime décidément pas les clefs. Elles me gênent constamment. Dans la poche, elles forment une bosse disgracieuse, dans le sac, elles se perdent et se dérobent à ma main qui les cherche. A l’instant où je les trouve, elles m’échappent et heurtent le sol avec un bruit métallique qui attire les regards sur moi. Il faut à présent que je me baisse pour les ramasser. La sangle de mon sac glisse et me voilà jonglant entre le sac fuyard et les clefs indociles.
Décidément je n’aime pas les clefs. On peut très bien vivre sans elles. Il suffit de le vouloir. Ne pas fermer les portes et les tiroirs, ne pas cadenasser coffres et placards. Les objets que nous enfermons à double tour ne cherchent pas à s’échapper. Ils vivent leur vie d’objets utiles et immobiles sans arrière-pensée. Alors à quoi bon donner un tour de clef ? Je propose une journée sans clef, la journée des portes ouvertes. Une journée pour vivre sans la dictature des clefs.
-Les clefs au placard !Les clefs au placard !

Jetons nos clefs par-dessus l’épaule et faisons un vœu. Le vœu de libérer le monde de ses enfermements et de ses blocages.
De toutes façons, à bien y regarder, nous enfermons souvent des objets sans valeur. Tel jouet de pacotille, telle lettre d’amour ne seront précieux que par la charge sentimentale qu’ils portent en eux. Et si je choisis de garder ce petit bonhomme de plastique bleu, c’est en souvenir de l’enfant qui me le porta, trésor déposé avec fierté au creux de ma main. Mais la valeur de nos objets n’a pas besoin de clef. Personne ne voudra me prendre ce jouet, et personne ne pourra s’approprier le souvenir qui est en moi. Aucune clef au monde n’a ce pouvoir là.

Quant à l’amour que renferme cette lettre jaunie par le temps, la puissance d’une clef ne pourra l’ôter. C’est dans ma mémoire qu’il est à jamais inscrit. Mot après mot, lettre après lettre, j’ai dans la tête le parfum de l’être cher et le son de sa voix, sa démarche si particulière et la chaleur de sa joie. Et celui qui profitera de ma porte ouverte et saisira la lettre, ne contemplera, étonné, qu’un vulgaire bout de papier. Maigre butin qui jamais ne le consolera de son larcin.
A quoi bon, vous dis-je, garnir sa maison de serrures, cadenas et combinaisons chiffrées ? Toujours affûté, le voleur brisera aisément nos efforts de boucler.

Plutôt que de transformer nos maisons en prison, libérons nos objets de la contrainte des clefs. Organisons sans remord l’évasion du fatras amassé dans la crainte. Allégeons dans la joie nos armoires et étagères. Donnons, jetons, brûlons ! Avec enthousiasme et sérénité débarrassons-nous de ce fardeau si lourd qui entrave nos vies. Et de ce coquillage jadis ramassé, nous garderons le souvenir du sable sous nos pieds et des embruns parfumés. Mais à la plage qui l’enfanta nous rendrons volontiers ce coquillage nacré.

© Fabeli


13 janvier 2011

Impérativement, écrire!

Ecris. Lève-toi le matin en sachant que tu vas t’asseoir à ton bureau, saisir le stylo et aligner les mots qui veulent bien venir.
Ecris chaque jour. Trois mots ou mille, peu importe. C’est une gymnastique. Fais-en un exercice, une habitude, un rituel.
Ecrire n’est jamais facile. Exige de toi-même une discipline sévère. Sois le maître qui tance l’élève et l’élève qui obéit sans broncher.
Dis-toi que c’est pour ton bien. Pour le bien de ton corps et de ton esprit. Parce qu’il est indispensable que tu écrives.
Dis-toi que les mots s’apprivoisent au quotidien. Quelques jours de négligence et hop ! les voilà qui filent loin de ta page.
Ecris tout, même le rien, l’insignifiant, le peu lisible.
Ecris avec ta tête, avec ton cœur.
Ecris avec ton ventre qui rumine le quotidien.
Ecris avec tes pieds qui arpentent le monde, même si le monde se résume à une superficie minuscule, la tienne.
Ecris l’ordinaire, ne laisse rien passer. Une odeur, un son, la lumière du ciel à quatre heures de l’après-midi.
Ecris la haie du voisin par la fenêtre ou l’immensité d’une plage un jour d’hiver.
Ecris les mots des autres, pour voir, pour sentir. Pour comprendre.
Ecris le faux pour démêler le vrai.
Ecris le vrai puis maquille-le de fiction.
Laisse-toi surprendre par les mots. Laisse-les venir, tous, même les plus incongrus, les plus grossiers. Ecoute ce qu’ils ont à te dire, à toi, à toi seulement.
Entends ta propre voix qui se mêle aux mots venus du dehors.
Cette page écrite, c’est toi, toi tout seul. Une page unique, inestimable.
Allez ! Ne t’arrête pas là ! Poursuis ta route. Ecris !

© Fabeli 13.01.11

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29 novembre 2010

Farandole marine

poissons_plafond

Je fais la planche sur l’océan de mon lit. Je me laisse porter par le courant en fixant les poissons au plafond.

Ils sont une petite dizaine à faire la ronde autour d’une poignée d’étoiles de mer. Pas que des poissons, d’ailleurs. En face du thon et de l’espadon, j’aperçois un poulpe et une seiche, tous tentacules dehors. Le reste de la bande appartient au genre cétacé.

C’est assez justement de faire la planche depuis quatre jours. La mer est trop calme et l’ennui me fatigue. Pourtant le capitaine a dit : repos! Rien d’autre à faire que la planche avec patience.

Patience et longueur de temps face aux dégâts causés par une minuscule aiguille. C’est le poinçonneur des Lilas qui est passé par-là. Un p’tit trou de rien du tout et c’est panique à bord. Une avarie, capitaine ! La coque est percée. Je ne prends pas l’eau, je la perds. Une fuite, une brèche qui tarde à se colmater. Rien à faire, tout fout le camp, ma p’tite dame, même ma moelle épinière.

Epinière, épinière, est-ce que j’ai une gueule d’épinière ? Moi ma gueule, elle s’étale en travers d’un oreiller qui flotte sur une mer d’ennui. Et là-haut, la pescaille qui rigole à s’en fendre les arêtes !

Arrête de te barrer, la moelle ! Ferme ton clapet que je puisse me remettre sur mes deux pieds. C’est assez, cétacés, farandole marine triste à pleurer. Allez, ouste ! Débarrassez-moi le plafond, poissons de pacotille. Je ne veux plus vous voir. Je veux retrouver ma verticalité d’humain. Homo erectus, je suis et je reste. Sapiens, on verra après…

©Fabeli 26.11.10


La plaisanterie a duré 8 jours. (un examen médical qui s'est un peu compliqué)

8 jours à faire la planche en compagnie de mes jolis poissons.

A présent me voilà sur pied et bien décidée à ne plus laisser une aiguille approcher de ma colonne vertébrale!!!


21 octobre 2010

Peur de quoi ?

port_1

J’ai peur des bestioles qui se faufilent partout. J’ai peur de la foule quand elle se met en mouvement. J’ai peur du tonnerre au plus fort de l’orage. J’ai peur du vide, je ne supporte plus de sortir sur un balcon au-delà du 5ème étage. J’ai peur de l’eau profonde quand c’est tout sombre dessous et que mes pieds n’ont plus d’appui.

J’ai peur de rester seule. Pas pour quelques heures ou quelques jours. J’ai peur de rester seule pour le reste de ma vie. J’ai peur de ne pas y arriver. A ne pas rester seule.

Je n’ai pas peur de continuer. Je n’ai pas peur d’essayer. Je n’ai pas peur d’apprendre encore.
Je n’ai pas peur de moi, je me suis apprivoisée.   Je n’ai pas peur de vieillir mais je voudrais que ce soit bien. Je n’ai pas peur de l’univers à condition de garder les pieds sur terre.

Je n’ai pas peur de pardonner. Je n’ai pas peur de me tromper. Je n’ai pas peur de le dire.

Je n’ai pas peur des mots. Je n’ai pas peur de leur vérité. Je n’ai pas peur d’écrire.

Je n’ai pas peur d’avoir peur.

© Fabeli 22.07.10

9 août 2010

Au bout...

Jet_e_capbreton

J'ai peur de rien. Pourquoi devrais-je avoir peur de quelque chose?
Qu'y a-t-il à craindre dans cette vie?
Quoi? La fin? Le bout du bout? Le dernier souffle?


Je suis comme tout le monde. Je redoute de pousser la dernière porte. Surtout que je n'ai pas cherché à imaginer qu'il y aurait un après. Quelque chose comme un jardin avec des fleurs, des parfums, des plaisirs. J'ai préféré croire qu'il n'y a rien d'autre que cette vie, ici, aujourd'hui additionné d'hier et d'un peu de demain.

J'ai peur de rien. J'ai bien compris que tout a une fin. Les roses effeuillées, les nuages de poussières, le jour comme la nuit. Tout finit et moi aussi. Au microscope, je verrais sans doute le début de la fin, le délitement des os, des cartilages, l'affaiblissement des fibres musculaires.
Il y a bien des bricoles qui mettent la puce à l'oreille, la vue qui dégringole, la peau qui se détend, tirée vers le bas. On lutte, on s'efforce, on se maintient. Pas la peine d'en faire une histoire. Egalité pour tous. Personne n'y coupera, chacun son tour, billet aléatoire en main. Aujourd'hui, demain, un peu plus tard.

J'ai peur de rien, je vous dis. Tout est normal, l'ordre des choses, ainsi va le monde.
A la rigueur, un truc qui m'ennuie, me tarabuste.
Ne pas être seule. Croiser une dernière fois un regard, peut-être même un sourire ou bien des larmes, je m'en fous, quelque chose d'humain.
Avoir la certitude que rien n'a été vain.

Fabeli 2009

3 août 2010

Où vas-tu?

route

 

Je ne sais pas.

Je suis partie le jour de ma naissance et j’avance.

C’est une route praticable. Elle peut être belle. C’est à voir.

Avancer. Pas le choix. Immobile impossible.

C’est par où ? C’est par-là ?

Droit devant, tout tracé.

C’est pas sûr. Je tâtonne.

Hésitations

Suppositions

Dérisions.

Impossible immobile.

Je marche sur les traces, m’en détache, m’en détourne.

Mon empreinte veux creuser.

C’est par où ? C’est pour quoi ?

C’est pour rien, pour finir en pluie fine, en coquillage, en reptile.

C’est par où ? Dans quel sens ?

J’avance.

Une lumière j’aperçois, tout au fond, minuscule,

Qui fait taire ma déraison.

 

© Fabeli Mai 2008

23 juillet 2010

A quoi tu penses?

volcan_01

Je voudrais ne penser à rien, mener une petit vie tranquille, sans à-coup, sans histoire. Ça n’existe pas. Vivant c’est déjà une histoire. Il y a la chair, il y a le sang. Et la peau, les mains, les bouches qui se touchent. Il y a les yeux qui voient ou qui ne voient pas.

Une vie magma, une vie volcan. Qui fume, pète, balance des scories sur la gueule. Une vie en lave qui découle de nous, du dedans, du cœur, du ventre, du centre. Ça sort, ça brûle, ça fait peur. On ne peut pas faire autrement, on ne décide pas. C’est la mère, la terre qui décide pour nous. Fusion, explosion, éruption.

Je pense à moi, à mes petites douleurs intérieures qui font des bulles, qui bouillonnent. On ne les entend pas, on ne devine pas. Le volcan est endormi. On s’installe sur ses pentes, ce n’est pas grave, il est sage, il est fertile. On est bien, là, on est au chaud, à l’abri. Et puis le volcan va se réveiller. Ou peut-être pas. On joue à pile ou face. On ne joue que sa vie et rien d’autre. Ce n’est qu’une vie. Il y en a tant.

Je pense à toutes ces vies, à toutes ces morts qui s’empilent. Tranches napolitaines vie- mort- vie- mort- vie…et en haut, tout en haut, quelle sera la dernière tranche ?

© Fabeli 2009

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