Samedi dernier, je me suis baladée ICI, et ce que j'ai lu m'a emballé!
La consigne tenait en un mot, MIROIR.
Les défiants du Samedi se sont appliqués à visiter l'envers du miroir, chacun son style, chacun son décor, allez donc faire un tour, il y en a pour tous les goûts.
Pour ma part, je ne trouve plus le temps de participer aux défis du samedi, mais voilà, le miroir m'a donné à réfléchir...
Dans l'eau du miroir
Apercevoir la peau qui se met à
pendre, chaque jour un peu plus, les cheveux, plus fins, moins nombreux.
Accepter. Ou pas. Se battre, tricher, retoucher l'image, se donner l'illusion
d'un pas en arrière? Passer sur le côté pour éviter l'eau sale du miroir,
passer en baissant les yeux, vaincu qui veut ignorer sa défaite. Baisser la
garde et recevoir de plein fouet la nouvelle : vieille ! Regarder en face cette
vérité mortelle. La fixer, ne pas perdre pied devant la glace, tenir sa place. Apprivoiser les nouveaux contours, s'imprégner, s'habituer. Se reconnaître.
Je remercie Mimik, qui, depuis son Blog Eclectique, a eu la gentillesse de me taguer pour me décerner un award d’ « awesome blogger »
Comme Mimik est une chic fille qui m'a fait découvrir le haiku, J'accepte de me prêter au jeu dont voici les règles en quelques points :
1. Remercier celui qui l’a donné 2. Copier l’award 3. Le poster sur son blog 4. Dire 7 choses que les lecteurs ne savent pas sur soi 5. Mettre les liens de 7 bloggueurs 6. Les prévenir qu’ils ont gagné un award
***
Donc voici 7 choses que vous ne savez pas -encore- sur moi :
Il y a la douceur d'un automne
ensoleillé, les premiers champignons dégustés et les premières châtaignes. Il y
a ces quelques plaisirs saisonniers pour nous faire oublier l'arrivée
inexorable de l'hiver, l'endormissement de la terre, le gris lourd du ciel qui
hésite entre pluie et neige.
Il y a cette envie de ne pas se
laisser envahir par le froid et la tristesse. Une envie de petits bonheurs
fragiles à saisir coûte que coûte. Il y a cette volonté farouche de vivre la
vie au plus fort. Il n'est pas question d'abus, de sensations fortes,
d'exagération. il s'agit plutôt d'investir sa vie en totalité, de l'appréhender
dans son entier, du début à la fin. De se laisser envahir par toute une gamme
de sensations, de sentiments, qui nous rendent vivants.
Je vois donc je vis, je touche,
donc je vis, j'aime donc je vis. Je ris, je pleure, je hais donc je vis.
A travers toi, lui, elle, vous,
je vis.
Avec ou contre, je vis.
Au-delà de moi, je vis.
J'accepte de vivre cette vie
offerte un jour de mai par une femme hurlant de douleur.
Je prends soin de ce cadeau
magnifique. Je le respecte, je le soigne. C'est une vie unique, c'est la
mienne, elle est ce que j'en fais.
En visitant le royaume de mes statistiques, je constate que nombre d'entre vous passent encore par le Chantier, mon ancien blog, pour arriver ici, dans l'Atelier. Je vous suggère de vous inscrire à la newsletter de Fabelire (là, en haut à gauche, suffit de cliquer), pour être prévenus directement à chaque publication.
Et pour chaque abonné,
un petit cadeau *
et c'est un petit bout de moi qui se glissera dans les pages de votre livre préféré!!!!
*un marque page fait de mes petites mains que vous recevrez par mail ( suffira de l'imprimer )
-Vous
ne pouvez pas m’appeler directement, non, non !
-Mais
enfin, monsieur, vous faites paraître une annonce avec votre numéro de
téléphone, alors c’est normal que les gens vous appellent, non ?
-Pas
du tout ! Pas du tout ! Ce n’est pas ce qui était prévu.
-Ah !
Vous mettez une annonce et vous ne voulez pas que l’on vous appelle ?
-Mais
enfin, mademoiselle ou madame, sur le contrat il est bien stipulé qu’il n’y a
pas de contact direct ! Tout passe par l’agence.
-L’agence ?
Quelle agence ?
-Vous
ne savez pas de quelle agence je parle ? Pourquoi m’appelez-vous
alors ?
-Je
vous appelle pour l’annonce ! L’ANNONCE ! Vous avez bien fait
paraître une annonce ?
-Oui.
-Alors
je vous appelle à ce sujet, pour votre annonce.
-Non,
ce n’est pas possible.
-Mais
si c’est possible !
-Non !
-Attendez !
Votre numéro de téléphone est bien le 06.84.58.25.41 ?
-Oui,
mais comment le savez vous ?
-Mais
parce qu’il est dans l’annonce, enfin !
-Ah !
Non, ce n’est pas possible ! Toutes les données personnelles restent
confidentielles, c’est dans le contrat.
-Quel
contrat ?
-Le
contrat de l’agence, voyons !
-Bon,
écoutez-moi bien, votre numéro, je l’ai sous les yeux, là, page 11, 3ème
colonne :
« à
vendre Peugeot 103 150€ 06.84.58.25.41.
-Non,
ce n’est pas possible !
-Mais
si, c’est possible, je n’invente rien, je lis.
-Non,
ce n’est pas mon annonce.
-Ce
n’est pas votre annonce ?
-Non,
pas du tout !
-Mais
pourtant, c’est bien votre numéro de téléphone.
-Oui !
Mais le reste ce n’est pas possible.
-Bon,
écoutez-moi, monsieur-ce-n’est-pas-possible, il doit y avoir un bug quelque
part.
-Oui,
parce que ce n’est pas possible !
-Ça
va, je comprends bien que ce n’est pas possible ! De toutes façons, le
103, je ne veux pas l’acheter.
-Comment
ça, vous ne voulez pas l’acheter ? Pourquoi, appelez-vous, alors ?
-Qu’est
ce que ça peut vous faire puisque ce n’est pas votre annonce ?
-Non,
bien sûr, ce n’est pas mon annonce, mais je trouve ça bizarre, que vous
appeliez pour une annonce si vous n’êtes pas intéressé.
-Si,
je suis intéressée !
-Alors,
vous voulez l’acheter ce 103 ?
-Non,
je veux juste une photo de vous avec le 103.
-Une
photo ? Ils ne vous l’ont pas donné à l’agence ?
-Qu’est
ce que vous avez, à la fin, avec votre agence ?
-Si
vous êtes intéressée par mon annonce, ils ont dû vous montrer ma photo ?
-La
photo avec le 103 ?
-Mais
non ! la photo sur la plage, à Nice, c’est celle là que j’ai donné.
-Ecoutez,
moi je veux juste une photo avec le 103.
-Mais
je n’ai pas de 103 !
-Mais
alors, l’annonce…
-Mon
annonce n’a rien à voir avec un 103. Je ne sais pas ce qu’ils ont foutu, à
l’agence ! Je croyais que c’était sérieux, qu’on pouvait leur faire
confiance. Ça m’apprendra ! Quel crétin je suis !
-Non,
ne dîtes pas ça, je suis sûre que tout va s’arranger.
-Oh !
Non, rien ne s’arrange avec moi. Les choses les plus simples se compliquent dès
que je m’en mêle. J’ai l’habitude ! Enfin, ça n’a pas toujours été comme
ça, mais depuis six mois…
-Je
suis certaine que vous exagérez un peu. A bien y réfléchir, je crois que vous
n’y êtes pour rien et moi non plus.
-Vous
croyez ?
-Mais
oui ! Moi, je cherche des annonces de 103 dans le journal, je vous appelle
et vous me dites que ce n’est pas votre annonce. Donc, il semblerait que ce soit
une coquille.
-Une
coquille ?
-Une
erreur d’impression, si vous préférez !
-Ah !
Je commence à comprendre ! Vous avez composé mon numéro mais pas au sujet
de mon annonce !
-Oui !
-Ahhh !
Je préfère ça ! Ça veut dire que l’agence ne donne pas mes coordonnées à
n’importe qui !
-Merci,
pour le n’importe qui !
-Oh !
Je suis désolé, ce n’est pas ce que je voulais, mais j’ai eu si peur en pensant
que vous appeliez pour mon annonce !
-J’accepte
vos excuses, elles ont l’air sincère ! Mais qu’a t-elle donc de spécial,
votre annonce, pour vous affoler comme ça, au premier coup de fil ?
-C’est
parce que je n’ai pas l’habitude.
-L’habitude
des annonces ?
-Oui !
-Ce
n’est pourtant pas sorcier de passer une annonce.
-Pour
moi oui, ça m’a demandé un gros effort. Je me faisais l’effet d’un taureau au
marché à bestiaux.
-Ah ?
-Oui,
c’est un peu compliqué à comprendre. Mais vous-même, que voulez vous faire avec
vos photos de 103 ?
-Oh !
Moi, c’est pour une œuvre d’art.
-Ah ?
-Je
suis artiste et je prépare une expo.
-Sur
les Peugeot 103 ?
-Non !
Pas sur les 103, voyons ! Sur le concept émotionnel du rapport à la
machine.
-Oh !
Je vois.
-Vous
ne voyez rien du tout, monsieur-ce-n’est-pas-possible !
-J’aime
bien quand vous riez. Oh! Excusez-moi !
-Pourquoi
vous excuser ? J’aime bien rire et si ça vous plait, tant mieux !
Bon, puisque vous n’avez pas de 103, je vais tenter ma chance ailleurs.
-Vous
partez déjà ?
-Pourquoi
déjà ?
-Eh
bien ! je commençais à m’habituer à votre voix, et…
-Et ?
-Eh!
bien…
-Oui ?
-Vous
croyez que vous pourriez m’expliquer votre concept de la machine qui se
rapporte à l’émotion ?
-Non !
Vous mélangez tout !
-Non,
vous ne voulez pas m’expliquer ?
-Si,
je veux bien, mais là, au téléphone, ça va être un peu long, et…
-Vous
aimez l’imprévu ?
-L’imprévu ?
Euh ! Oui, j’aime bien l’imprévu mais je ne vois pas…
-Le
bar « l’Imprévu » ! Place royale ! Je vous y attends ce
soir, à 19 heures.
-Eh !
Vous ne perdez pas le nord, vous ! Comment vous reconnaitrai-je ?
-Je
n’aurais pas de 103 avec moi, mais disons… une rose, c’est moins original qu’un
103, mais plus facile à offrir !
Je viens de lire ce recueil de nouvelles écrit par Françoise Guérin.
Il est question de psy, de patient, de maladie mentale. Les deux premières histoires sont assez caustiques mais restent légères. Ensuite, le propos se fait plus sensible sur cet univers à part. Certains textes sont même poignants ("Gardes fous", "ça va bien se passer", "un dimanche au bord de l'autre")
Et puis, trouvaille géniale, il y a les 13 "divans", répartis tout au long des 12 nouvelles du recueil et qui, rassemblés, forment une treizième nouvelle, avec une chute inattendue et marquante.
J'ai bien aimé ce recueil qui révèle sa richesse au fil des pages et nous plonge dans le quotidien du monde des "psy", un quotidien qui dérape un peu trop souvent.
Le début..."Depuis toujours je voyais des divans, comme ça, dans les films, et je me demandais ce que ça faisait de s'allonger dessus"
Je dis que rien n'est simple. Je
dis que tout reste à dire, surtout le bon, le tendre, le doux. C'est celui-là
qu'il faudrait dire en premier. Le reste, le dur, la haine, l'envie, la
jalousie, mieux vaudrait les taire ou bien hurler dans le vide pour crever
l'abcès, se vider et laisser sécher à l'air libre. Mais c'est parfois plus fort
que soi, les mots se bousculent, se battent entre eux, c'est à qui passera le
premier. On a beau plaquer une main sur cette bouche malsaine, ça sort, ça
déborde et les regrets n'y changent rien.
Et les mots doux, ceux qui sont au fond, planqués sous la
pudeur, ils restent là, les mots doux. Parce qu'ils n'ont pas le courage de se
battre, ce n'est pas dans leur nature. Un mot doux, par définition, il est
doux, il a besoin d'un environnement approprié, il lui faut de l'intimité, du
silence. On ne va pas se mettre à hurler des mots doux, ça n'a pas de sens.
Alors on les entasse dans les creux de son âme, dans les replis de son cœur.
Personne ne les voit, ils n'en sont pas moins là, tout doux, tout sages, ils
attendent leurs tour. Mais parce que le monde est trop bruyant, ces mots doux
que l'on finit par prononcer, personne ne les entend.
Tout a commencé par un concours de nouvelles, le premier auquel j'ai participé... et j'ai gagné!!!
Mon texte a été retenu pour figurer dans le recueil édité par les Noires de Pau
( 5 nouvelles adultes et 6 nouvelles jeunes)
Les résultats du concours ont été proclamés samedi 3 octobre, sous un soleil radieux et dans le cadre de la première édition du Salon du polar
Sur le stand des Noires de Pau
j'ai plongé tout de suite dans mon rôle d'auteur(e)
et j'ai dédicacé ma nouvelle à qui le voulait bien!
J'ai fait la connaissance des autres auteurs primés, comme ici Frédérique Panassac,
Et j'ai eu le plaisir de discuter avec le parrain du Salon, Francis Mizio, qui a préfacé le recueil
C'est une expérience inoubliable! J'ai profité de toutes les minutes de ce moment incroyable et je remercie toute l'équipe des Noires de Pau pour leur accueil chaleureux et leur enthousiasme.
Et on remet ça au Salon du livre d'Orthez le 10 et le 11 octobre, à Bordères le 17 et le 18 et au Salon du livre de Pau début novembre...
Elle m'aime! Elle me l'a dit!
Comment ça, je ne peux pas comprendre? Qu'est-ce que vous en savez? C'est
peut-être vous qui ne comprenez rien. Vous ne savez pas ce qui se passe entre
elle et moi. Vous ne savez rien de l'état de son âme quand elle se jette dans
mes bras. Parce que c'est bien dans mes bras qu'elle se jette et pas dans les
vôtres. Vous voyez bien! Elle m'aime, je vous dis!
Ça fait plusieurs années que ça dure, elle et moi. Depuis
ce jour d'octobre où elle m'a découvert dans sa chambre. Au début, ça n'a pas
été simple. C'est pas un cadeau, cette fille-là, que je me suis dis. Au lieu
d'apprécier ma présence, elle passait son temps à balancer sur moi sa mauvaise
humeur et ses contrariétés. Et vlan! Un sac par-ci! Et vlan! Un jean par-là! Et
des chaussures, des livres, et j'en passe! Bien sûr, je ne pouvais rien dire,
je n'avais pas droit à la parole. Je me contentais de supporter son mauvais
caractère. Parfois elle m'ignorait complètement, ne s'occupait pas plus de moi
que de ses premières chaussettes. Je sentais bien qu'elle avait du mal à
supporter ma présence. J'occupais une partie de son espace vital, elle m'en
tenait rigueur.
Pourtant, elle a fini par s'habituer, par me trouver utile,
voire même agréable. Je devenais l'objet de toutes ses attentions. Elle prenait
soin de moi, réchauffait mes épaules d'un plaid multicolore ou d'un châle
indien. Je commençais à faire partie du
décor. Elle aimait se blottir contre moi pour lire ou téléphoner des heures
durant à sa meilleure amie. Ma placidité naturelle la rassurait. Elle savait
qu'elle pouvait compter sur moi, même au creux de la nuit, quand le sommeil
fuyait loin de ses yeux. Elle venait alors me voir, cherchant la chaleur et le
réconfort que lui refusait son lit.
J'ai tant de fois recueilli ses
larmes. Je ne pouvais rien dire face à ces chagrins qui la submergeaient comme
un raz de marée. Je ne pouvais que lui ouvrir mes bras, l'accueillir
tendrement. Si j'en avais été capable, je l'aurais bercé, mais je ne savais
pas. Je me faisais douceur et caresse pour ma petite princesse au cœur gonflé
de peine. Elle finissait toujours par sécher ses yeux et repartait affronter sa
réalité.
C'est une battante, cette
fille-là. Entre nous, c'est une histoire forte et solide. D'ailleurs, quand elle
a quitté le maison, elle m'a proposé de la suivre. Ses parents n'étaient pas
d'accord, ils ne voyaient pas l'intérêt de s'embarrasser d'un lourdaud comme
moi. Ils parlaient de racheter du neuf et du moderne. Elle leur a tenu tête
avec vigueur! Elle ne pouvait pas se passer de moi, c'était comme ça! Je serais
là pour là pour la rassurer quand elle ressentirait l'angoisse de la séparation
et de l'éloignement familial. Et puis inutile de faire de nouvelles dépenses,
ma carcasse était suffisamment solide pour supporter le voyage. Evidemment, ses
parents se sont inclinés devant tant d'ardeur et de ténacité.
Depuis, nous vivons, elle et moi,
dans ce petit studio, près de l'université. Elle a pris l'habitude de venir me
retrouver, le soir, pour un petit câlin devant la télé. Elle me raconte sa
journée, me parle de ce garçon qui lui a souri. Je reçois sans les trahir ses
plus intimes secrets. Avec moi, elle est en confiance, elle sait que tout ce
qu'elle me dit restera caché dans le cuir de ma peau. Elle peut chuchoter,
rire, pleurer, hurler, je la prends comme elle est, avec toute
la fougue de ses vingt ans. Dans la tourmente de sa jeune vie d'adulte, je suis
un repère, une certitude. Solidement planté sur mes quatre pieds, je ne bouge
pas, je l'attends.