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L'atelier de Fabeli

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25 novembre 2009

Dans l'eau du miroir...

miroir_billalSamedi dernier, je me suis baladée ICI, et ce que j'ai lu m'a emballé!

La consigne tenait en un mot, MIROIR.

Les défiants du Samedi se sont appliqués à visiter l'envers du miroir, chacun son style, chacun son décor, allez donc faire un tour, il y en a pour tous les goûts.

Pour ma part, je ne trouve plus le temps de participer aux défis du samedi, mais voilà, le miroir m'a donné à réfléchir...


Dans l'eau du miroir


Apercevoir la peau qui se met à pendre, chaque jour un peu plus, les cheveux, plus fins, moins nombreux. Accepter. Ou pas. Se battre, tricher, retoucher l'image, se donner l'illusion d'un pas en arrière?
Passer sur le côté pour éviter l'eau sale du miroir, passer en baissant les yeux, vaincu qui veut ignorer sa défaite.
Baisser la garde et recevoir de plein fouet la nouvelle : vieille !
Regarder en face cette vérité mortelle.
La fixer, ne pas perdre pied devant la glace, tenir sa place.
Apprivoiser les nouveaux contours, s'imprégner, s'habituer.
Se reconnaître.

 

 

©Fabeli  2009

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10 novembre 2009

TAGGGGGGGGGGGGGGGGGG

awesome

Je remercie Mimik, qui, depuis son Blog Eclectique, a eu la gentillesse de me taguer pour me décerner un award d’ « awesome blogger »

Comme Mimik est une chic fille qui m'a fait découvrir le haiku, J'accepte de me prêter au jeu dont voici les règles en quelques points :

1. Remercier celui qui l’a donné
2. Copier l’award
3. Le poster sur son blog
4. Dire 7 choses que les lecteurs ne savent pas sur soi
5. Mettre les liens de 7 bloggueurs
6. Les prévenir qu’ils ont gagné un award

***

Donc voici 7 choses que vous ne savez pas -encore- sur moi :

  • Je suis plutôt branchée médecines naturelles
  • J'adoooore la crème de marron
  • J'ai un chien qui s'appelle Vanille
  • Je pleure TRES facilement devant un film
  • J'aime les chats
  • J'ai les yeux marrons
  • Les grands voyageurs me font rêver

Et voici 7 blogs auxquels je décerne le fameux
awesome

Carnet vert

Cahiers du soir

Quand le masque tombe

L'écritoire du balladin

Les lectures de Liliba

Le blog de Sylvie

Petites Paroles Inutiles


10 novembre 2009

Dis Fabeli, qu'est-ce qu'il y a?

arbre_automne

 

Il y a la douceur d'un automne ensoleillé, les premiers champignons dégustés et les premières châtaignes. Il y a ces quelques plaisirs saisonniers pour nous faire oublier l'arrivée inexorable de l'hiver, l'endormissement de la terre, le gris lourd du ciel qui hésite entre pluie et neige.

Il y a cette envie de ne pas se laisser envahir par le froid et la tristesse. Une envie de petits bonheurs fragiles à saisir coûte que coûte. Il y a cette volonté farouche de vivre la vie au plus fort. Il n'est pas question d'abus, de sensations fortes, d'exagération. il s'agit plutôt d'investir sa vie en totalité, de l'appréhender dans son entier, du début à la fin. De se laisser envahir par toute une gamme de sensations, de sentiments, qui nous rendent vivants.

Je vois donc je vis, je touche, donc je vis, j'aime donc je vis. Je ris, je pleure, je hais donc je vis.

A travers toi, lui, elle, vous, je vis.

Avec ou contre, je vis.

Au-delà de moi, je vis.

J'accepte de vivre cette vie offerte un jour de mai par une femme hurlant de douleur.

Je prends soin de ce cadeau magnifique. Je le respecte, je le soigne. C'est une vie unique, c'est la mienne, elle est ce que j'en fais.

 

©Fabeli 24.10.09

 

3 novembre 2009

Ce que je veux...

couronne_de_la_reine_t13722

Je veux le beurre et l'argent du beurre.

Je veux le tout dans son ensemble.

Je veux. Le roi dit "nous voulons"

Je suis reine, je décide, j'ordonne.

J'ordonne à ma vie de prendre le cours que je veux.

Qu'est-ce que je veux?

Je veux la paix dans le monde, le bonheur de mes filles, la douceur d'une soirée d'été.

Je veux un bon verre de vin en bonne compagnie.

Je veux de l'amour, comme vous. Je veux de l'amour, du vrai, celui qui ouvre les yeux sur un monde plus beau, celui qui met de la couleur dans l'air.

Je veux cet amour-là qui fait tenir debout, jour après jour, nuit après nuit.

Je veux et je ne veux pas.

Je ne veux plus me perdre, je veux me trouver.

Je veux définir des contours nets, quelque chose qui ressemble à quelque chose.

Je veux du solide, du tangible.

Je veux, je veux, je veux y aller et je veux revenir, je veux essayer et je veux laisser.

Je veux une vie, je veux des vies, je veux jusqu'à l'infini.

Je ne veux pas mourir.

Fabeli 2009

30 octobre 2009

Un petit bout de moi...

En visitant le royaume de mes statistiques, je constate que nombre d'entre vous passent encore par le Chantier, mon ancien blog, pour arriver ici, dans l'Atelier. Je vous suggère de vous inscrire à la newsletter de Fabelire (là, en haut à gauche, suffit de cliquer), pour être prévenus directement à chaque publication.

Et pour chaque abonné,

cadeau_rubanun petit cadeau *

et c'est un petit bout de moi qui se glissera dans les pages de votre livre préféré!!!!

*un marque page fait de mes petites mains que vous recevrez par mail ( suffira de l'imprimer )

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18 octobre 2009

Voilà la nouvelle du mois!

peugeot_103_1 A vendre

-Allô!

-Bonjour, j’appelle pour l’annonce.

-Quelle annonce ?

-Le 103.

-Pardon ?

-Le Peugeot 103 !

-Ecoutez, je ne vois pas de quoi vous parlez.

-Je vous appelle pour l’annonce, dans le journal.

-Ah ! Mais non, ce n’est pas possible, ça !

-Comment ça, ce n’est pas possible ?

-Vous ne pouvez pas m’appeler directement, non, non !

-Mais enfin, monsieur, vous faites paraître une annonce avec votre numéro de téléphone, alors c’est normal que les gens vous appellent, non ?

-Pas du tout ! Pas du tout ! Ce n’est pas ce qui était prévu.

-Ah ! Vous mettez une annonce et vous ne voulez pas que l’on vous appelle ?

-Mais enfin, mademoiselle ou madame, sur le contrat il est bien stipulé qu’il n’y a pas de contact direct ! Tout passe par l’agence.

-L’agence ? Quelle agence ?

-Vous ne savez pas de quelle agence je parle ? Pourquoi m’appelez-vous alors ?

-Je vous appelle pour l’annonce ! L’ANNONCE ! Vous avez bien fait paraître une annonce ?

-Oui.

-Alors je vous appelle à ce sujet, pour votre annonce.

-Non, ce n’est pas possible.

-Mais si c’est possible !

-Non !

-Attendez ! Votre numéro de téléphone est bien le 06.84.58.25.41 ?

-Oui, mais comment le savez vous ?

-Mais parce qu’il est dans l’annonce, enfin !

-Ah ! Non, ce n’est pas possible ! Toutes les données personnelles restent confidentielles, c’est dans le contrat.

-Quel contrat ?

-Le contrat de l’agence, voyons !

-Bon, écoutez-moi bien, votre numéro, je l’ai sous les yeux, là, page 11, 3ème colonne :

« à vendre Peugeot 103 150€ 06.84.58.25.41.

-Non, ce n’est pas possible !

-Mais si, c’est possible, je n’invente rien, je lis.

-Non, ce n’est pas mon annonce.

-Ce n’est pas votre annonce ?

-Non, pas du tout !

-Mais pourtant, c’est bien votre numéro de téléphone.

-Oui ! Mais le reste ce n’est pas possible.

-Bon, écoutez-moi, monsieur-ce-n’est-pas-possible, il doit y avoir un bug quelque part.

-Oui, parce que ce n’est pas possible !

-Ça va, je comprends bien que ce n’est pas possible ! De toutes façons, le 103, je ne veux pas l’acheter.

-Comment ça, vous ne voulez pas l’acheter ? Pourquoi, appelez-vous, alors ?

-Qu’est ce que ça peut vous faire puisque ce n’est pas votre annonce ?

-Non, bien sûr, ce n’est pas mon annonce, mais je trouve ça bizarre, que vous appeliez pour une annonce si vous n’êtes pas intéressé.

-Si, je suis intéressée !

-Alors, vous voulez l’acheter ce 103 ?

-Non, je veux juste une photo de vous avec le 103.

-Une photo ? Ils ne vous l’ont pas donné à l’agence ?

-Qu’est ce que vous avez, à la fin, avec votre agence ?

-Si vous êtes intéressée par mon annonce, ils ont dû vous montrer ma photo ?

-La photo avec le 103 ?

-Mais non ! la photo sur la plage, à Nice, c’est celle là que j’ai donné.

-Ecoutez, moi je veux juste une photo avec le 103.

-Mais je n’ai pas de 103 !

-Mais alors, l’annonce…

-Mon annonce n’a rien à voir avec un 103. Je ne sais pas ce qu’ils ont foutu, à l’agence ! Je croyais que c’était sérieux, qu’on pouvait leur faire confiance. Ça m’apprendra ! Quel crétin je suis !

-Non, ne dîtes pas ça, je suis sûre que tout va s’arranger.

-Oh ! Non, rien ne s’arrange avec moi. Les choses les plus simples se compliquent dès que je m’en mêle. J’ai l’habitude ! Enfin, ça n’a pas toujours été comme ça, mais depuis six mois…

-Je suis certaine que vous exagérez un peu. A bien y réfléchir, je crois que vous n’y êtes pour rien et moi non plus.

-Vous croyez ?

-Mais oui ! Moi, je cherche des annonces de 103 dans le journal, je vous appelle et vous me dites que ce n’est pas votre annonce. Donc, il semblerait que ce soit une coquille.

-Une coquille ?

-Une erreur d’impression, si vous préférez !

-Ah ! Je commence à comprendre ! Vous avez composé mon numéro mais pas au sujet de mon annonce !

-Oui !

-Ahhh ! Je préfère ça ! Ça veut dire que l’agence ne donne pas mes coordonnées à n’importe qui !

-Merci, pour le n’importe qui !

-Oh ! Je suis désolé, ce n’est pas ce que je voulais, mais j’ai eu si peur en pensant que vous appeliez pour mon annonce !

-J’accepte vos excuses, elles ont l’air sincère ! Mais qu’a t-elle donc de spécial, votre annonce, pour vous affoler comme ça, au premier coup de fil ?

-C’est parce que je n’ai pas l’habitude.

-L’habitude des annonces ?

-Oui !

-Ce n’est pourtant pas sorcier de passer une annonce.

-Pour moi oui, ça m’a demandé un gros effort. Je me faisais l’effet d’un taureau au marché à bestiaux.

-Ah ?

-Oui, c’est un peu compliqué à comprendre. Mais vous-même, que voulez vous faire avec vos photos de 103 ?

-Oh ! Moi, c’est pour une œuvre d’art.

-Ah ?

-Je suis artiste et je prépare une expo.

-Sur les Peugeot 103 ?

-Non ! Pas sur les 103, voyons ! Sur le concept émotionnel du rapport à la machine.

-Oh ! Je vois.

-Vous ne voyez rien du tout, monsieur-ce-n’est-pas-possible !

-J’aime bien quand vous riez. Oh! Excusez-moi !

-Pourquoi vous excuser ? J’aime bien rire et si ça vous plait, tant mieux ! Bon, puisque vous n’avez pas de 103, je vais tenter ma chance ailleurs.

-Vous partez déjà ?

-Pourquoi déjà ?

-Eh bien ! je commençais à m’habituer à votre voix, et…

-Et ?

-Eh! bien…

-Oui ?

-Vous croyez que vous pourriez m’expliquer votre concept de la machine qui se rapporte à l’émotion ?

-Non ! Vous mélangez tout !

-Non, vous ne voulez pas m’expliquer ?

-Si, je veux bien, mais là, au téléphone, ça va être un peu long, et…

-Vous aimez l’imprévu ?

-L’imprévu ? Euh ! Oui, j’aime bien l’imprévu mais je ne vois pas…

-Le bar « l’Imprévu » ! Place royale ! Je vous y attends ce soir, à 19 heures.

-Eh ! Vous ne perdez pas le nord, vous ! Comment vous reconnaitrai-je ?

-Je n’aurais pas de 103 avec moi, mais disons… une rose, c’est moins original qu’un 103, mais plus facile à offrir !

 

© Fabienne Rivayran

(Cette nouvelle est paru dans la revue
« Les hésitations d’une mouche » N° 47)

14 octobre 2009

Un dimanche au bord de l'autre

un_dimJe viens de lire ce recueil de nouvelles écrit par Françoise Guérin.

Il est question de psy, de patient, de maladie mentale. Les deux premières histoires sont assez caustiques mais restent légères. Ensuite, le propos se fait plus sensible sur cet univers à part. Certains textes sont même poignants ("Gardes fous", "ça va bien se passer", "un dimanche au bord de l'autre")

Et puis, trouvaille géniale, il y a les 13 "divans", répartis tout au long des 12 nouvelles du recueil  et qui, rassemblés, forment une treizième nouvelle, avec une chute inattendue et marquante.

J'ai bien aimé ce recueil qui révèle sa richesse au fil des pages et nous plonge dans le quotidien du monde des "psy",  un quotidien qui dérape un peu trop souvent.

Le début..."Depuis toujours je voyais des divans, comme ça, dans les films, et je me demandais ce que ça faisait de s'allonger dessus"

9 octobre 2009

Dis Fabeli, qu'est-ce que tu dis?

violettes_jardinage_small

 

Je dis que rien n'est simple. Je dis que tout reste à dire, surtout le bon, le tendre, le doux. C'est celui-là qu'il faudrait dire en premier. Le reste, le dur, la haine, l'envie, la jalousie, mieux vaudrait les taire ou bien hurler dans le vide pour crever l'abcès, se vider et laisser sécher à l'air libre. Mais c'est parfois plus fort que soi, les mots se bousculent, se battent entre eux, c'est à qui passera le premier. On a beau plaquer une main sur cette bouche malsaine, ça sort, ça déborde et les regrets n'y changent rien.

Et les mots doux, ceux qui sont au fond, planqués sous la pudeur, ils restent là, les mots doux. Parce qu'ils n'ont pas le courage de se battre, ce n'est pas dans leur nature. Un mot doux, par définition, il est doux, il a besoin d'un environnement approprié, il lui faut de l'intimité, du silence. On ne va pas se mettre à hurler des mots doux, ça n'a pas de sens. Alors on les entasse dans les creux de son âme, dans les replis de son cœur. Personne ne les voit, ils n'en sont pas moins là, tout doux, tout sages, ils attendent leurs tour. Mais parce que le monde est trop bruyant, ces mots doux que l'on finit par prononcer, personne ne les entend.

 

6 octobre 2009

2 jours dans le noir

C'est fait! j'ai passé 2 jours dans le Noir.

Tout a commencé par un concours de nouvelles,
le premier auquel j'ai participé...
et j'ai gagné!!!

Mon texte a été retenu pour figurer
dans le recueil édité par les Noires de Pau  

 PICT1386
( 5 nouvelles adultes et 6 nouvelles jeunes)


Les résultats du concours ont été proclamés samedi 3 octobre,
sous un soleil radieux et dans le cadre de la première édition
du Salon du polar

PICT1358PICT1362


Sur le stand des Noires de Pau

Stand_des_noires_1

j'ai plongé tout de suite dans mon rôle d'auteur(e)  


et j'ai dédicacé ma nouvelle à qui
le voulait bien!
faby_signe_1


J'ai fait la connaissance des autres auteurs primés,
comme ici Frédérique Panassac,

Fred_et_moi_1


Et j'ai eu le plaisir de discuter avec le parrain du Salon,
Francis Mizio, qui a préfacé le recueil

PICT1338


Salon_du_polar_3

Salon_polar_1 Lucie_avec_Pouy_et_Mizio

 

C'est une expérience inoubliable!
J'ai profité de toutes les minutes de ce moment incroyable
et je remercie toute l'équipe des Noires de Pau
pour leur accueil chaleureux et leur enthousiasme.

Et on remet ça au Salon du livre d'Orthez le 10 et le 11 octobre,
à Bordères le 17 et le 18
et au Salon du livre de Pau début novembre...

J'adore!!!

29 septembre 2009

Entre mes bras

 

Elle m'aime! Elle me l'a dit! Comment ça, je ne peux pas comprendre? Qu'est-ce que vous en savez? C'est peut-être vous qui ne comprenez rien. Vous ne savez pas ce qui se passe entre elle et moi. Vous ne savez rien de l'état de son âme quand elle se jette dans mes bras. Parce que c'est bien dans mes bras qu'elle se jette et pas dans les vôtres. Vous voyez bien! Elle m'aime, je vous dis!

Ça fait plusieurs années que ça dure, elle et moi. Depuis ce jour d'octobre où elle m'a découvert dans sa chambre. Au début, ça n'a pas été simple. C'est pas un cadeau, cette fille-là, que je me suis dis. Au lieu d'apprécier ma présence, elle passait son temps à balancer sur moi sa mauvaise humeur et ses contrariétés. Et vlan! Un sac par-ci! Et vlan! Un jean par-là! Et des chaussures, des livres, et j'en passe! Bien sûr, je ne pouvais rien dire, je n'avais pas droit à la parole. Je me contentais de supporter son mauvais caractère. Parfois elle m'ignorait complètement, ne s'occupait pas plus de moi que de ses premières chaussettes. Je sentais bien qu'elle avait du mal à supporter ma présence. J'occupais une partie de son espace vital, elle m'en tenait rigueur.

Pourtant, elle a fini par s'habituer, par me trouver utile, voire même agréable. Je devenais l'objet de toutes ses attentions. Elle prenait soin de moi, réchauffait mes épaules d'un plaid multicolore ou d'un châle indien. Je commençais à faire partie du décor. Elle aimait se blottir contre moi pour lire ou téléphoner des heures durant à sa meilleure amie. Ma placidité naturelle la rassurait. Elle savait qu'elle pouvait compter sur moi, même au creux de la nuit, quand le sommeil fuyait loin de ses yeux. Elle venait alors me voir, cherchant la chaleur et le réconfort que lui refusait son lit.

J'ai tant de fois recueilli ses larmes. Je ne pouvais rien dire face à ces chagrins qui la submergeaient comme un raz de marée. Je ne pouvais que lui ouvrir mes bras, l'accueillir tendrement. Si j'en avais été capable, je l'aurais bercé, mais je ne savais pas. Je me faisais douceur et caresse pour ma petite princesse au cœur gonflé de peine. Elle finissait toujours par sécher ses yeux et repartait affronter sa réalité.

C'est une battante, cette fille-là. Entre nous, c'est une histoire forte et solide. D'ailleurs, quand elle a quitté le maison, elle m'a proposé de la suivre. Ses parents n'étaient pas d'accord, ils ne voyaient pas l'intérêt de s'embarrasser d'un lourdaud comme moi. Ils parlaient de racheter du neuf et du moderne. Elle leur a tenu tête avec vigueur! Elle ne pouvait pas se passer de moi, c'était comme ça! Je serais là pour là pour la rassurer quand elle ressentirait l'angoisse de la séparation et de l'éloignement familial. Et puis inutile de faire de nouvelles dépenses, ma carcasse était suffisamment solide pour supporter le voyage. Evidemment, ses parents se sont inclinés devant tant d'ardeur et de ténacité.

Depuis, nous vivons, elle et moi, dans ce petit studio, près de l'université. Elle a pris l'habitude de venir me retrouver, le soir, pour un petit câlin devant la télé. Elle me raconte sa journée, me parle de ce garçon qui lui a souri. Je reçois sans les trahir ses plus intimes secrets. Avec moi, elle est en confiance, elle sait que tout ce qu'elle me dit restera caché dans le cuir de ma peau. Elle peut chuchoter, rire, pleurer, hurler,  je la prends comme elle est, avec toute la fougue de ses vingt ans. Dans la tourmente de sa jeune vie d'adulte, je suis un repère, une certitude. Solidement planté sur mes quatre pieds, je ne bouge pas, je l'attends.

 

Fabienne Rivayran 24.08.09

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