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L'atelier de Fabeli

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19 octobre 2010

Les dessous de tables

N


Nicole Versailles
Editions Memory Press 2010

 

J’aurais pu le commander chez mon libraire, avec lui tout est possible.

Mais passer directement par l’auteure, imaginer la dédicace manuscrite, savourer ce lien postal entre elle et moi, un pas de plus vers la réalité d’une rencontre possible, un jour, peut-être…

Et puis, un midi, l’enveloppe est là, dans ma boite aux lettres. Débarrassés de leur habit de papier, « Les dessous de tables » sont entre mes mains. J’aime la couverture, blanc virginal barré de rouge, j’aime le clin d’œil de l’image inversée. Mais je n’ai pas le temps de lire, là. Juste 30 minutes, avant de repartir, rendez-vous chez le kiné.
Non, je l’ouvrirai ce soir, tranquille, après le dîner, quand la cuisine sera rangée, nettoyée, quand la fille aura fini de dire "maman-ci, maman-là", quand l'homme sera occupé à la télé ou à ses propres lectures, quand le linge sera mis à sécher, quand je pourrai rejoindre mon bateau-lit, celui qui m’emmène en voyage de lecture. Oh ! Que c’est loin, ce soir !

Donc, j'ai moi aussi regardé ce qu'il se passe sous la table, pendant ces repas de tous les jours ou de fête, quand on croit que tout va bien... et puis non, à bien y regarder, rien ne va, il y a des petites fêlures (et pas seulement sur la vaisselle!), il y a même parfois de grosses cassures.
Et voilà l'auteure qui entre en scène et met en lumière les fêlures, cassures et autres brisures de vie.

Chaque histoire est concoctée avec précision, il y en a pour tous les goûts. Un petit meurtre par-ci, un chagrin d'amour par-là, de vilains souvenirs qui reviennent à la gorge... Bon appétit, m'sieur-dames!!! la vie est rarement un repas tranquille!

Mes trois préférées

L’échange- Les amis de Gustave- Une bonne soupe en sachet.



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22 septembre 2010

Sushi Party

Il y a quelques temps je vous proposais à lire un texte
destiné à paraître en recueil collectif jeunesse,

édité par Les Noires de Pau.

Et le voilà! tout beau tout bleu, ce recueil*!

PICT1815

Ma petite chinoise sur canapé a donc trouvé refuge
entre les pages de cet ouvrage,
en compagnie de 9 autres textes
sur le thème de l'Asie et les mangas.

Et je suis toute fière!!!

* on peut commander sur le site des Noires de Pau

14 septembre 2010

Loin d'eux

loin_d_eux

Lorsque Luc est parti, ses parents, Jean et Marthe, ont pensé que c’était mieux pour eux trois. Gilbert et Geneviève, son oncle et sa tante, eux aussi ils y ont cru. Mais pas Céline, sa cousine.

Elle, c’est la seule qui n’a pas été surprise, la seule à avoir craint que ce qui en Luc les menaçait tous finisse par s’abattre sur eux.

C'est le premier roman de Laurent Mauvignier et dès la première page je retrouve cette écriture si particulière qui m'avait surprise dans "Des hommes" paru l'année dernière. Surprise mais séduite!
Phrases rallongée, tortueuses, déstructurées, qui rendent si bien compte de l'état mental des personnages.
Tout la famille évoque en silence, à tour de rôle, la mort de Luc. Le père, la mère, l'oncle et la tante , et la cousine, Céline, si proche et qui pourtant n'a rien pu empêcher puisqu'elle était si loin de lui,. Lui, parti à Paris, parce que c'est à Paris que l'on part quand on n'en peut plus de cette vie de province étriquée, calculée, remâchée.
Tous ruminent mentalement sous la plume de l'auteur, avec, en filigrane, ce POURQUOI écrit à l'encre du chagrin.
Pourquoi n'ont-ils pas su faire ou ne pas faire les mots, les gestes, ceux qui l'auraient tenu en vie, avec eux.

"Loin d'eux", c'est l'histoire d'un drame ordinaire sur le fossé creusé  entre ces petites gens de province, ceux qui ont démarré le boulot à 15 ans à l'usine, et la suivante, celle qui cherche d'abord à vivre. Et vivre,, c'est partir loin d'eux, dans un ailleurs où tout peut s'inventer, comme un écran de cinéma vierge. Vivre,  c'est parfois aussi mourir.
J'ai apprécié la simplicité et la grande humanité de ce court roman dans lequel Mauvignier enchaîne les monologues intérieurs de façon magistrale. On est dans leur tête, à tous, et on finit par se dire que nous, on fera tout pour ne pas en arriver là. Trouver les mots...

Le début...
« C’est pas comme un bijou mais ça se porte aussi, un secret. Du moins, lui, c’était marqué sur le front qu’il portait une histoire qu’il n’a jamais dite. Ou bien, s’il l’a dite, c’est à mi-teinte à travers des formules à lui, tout en mystères quand pour seule vérité il a laissé, griffonné dans sa chambre, sur un post-it, un bout de phrase écrit au stylo à bille noir mais dont l’encre était complètement foutue. »


1 septembre 2010

Textes publiés

NOUVELLES

Face au mur

Nouvelle publiée chez SKA mai 2015

Ami, es-tu là?

Recueil de 3 nouvelles, à partir de 9 ans

imprimé par ICN en janvier 2015

 

Météo marine

Nouvelle

Publié chez Jacques Flament Editions janvier 2013

 

Ici, on aime

Recueil de nouvelles

publié chez Emoticourt en septembre 2012

 

Au cours du marché

Recueil de nouvelles

(publié chez Jacques Flament Editions mai 2011)

 

Publications Noires de Pau

Poison d'avril (in recueil collectif "Cuvée fatale" oct. 2014 coll. nouvelles noires)

Flou artistique (in recueil collectif "Pages 14-18" nov.2013 coll. nouvelles noires)

Tambour battant (in recueil collectif "Les P'tites Noires en concert" oct 2013 coll. jeunesse)

Deux brunes pour une blonde (recueil collectif "Les Noires remettent la gomme" mai 2012 coll. Nouvelles noires)

Caminando (recueil collectif Les p'tites Noires font leurs valises  oct 2011 coll. jeunesse)

A coeur perdu (recueil collectif Les Noires plein...Pau publié  mai 2011 coll. nouvelles noires)

Chinoise sur canapé (recueil collectif SUHI PARTY Sept. 2010 coll. jeunesse)

Qu’ey lou me rey (Journal Sud Ouest du 12 juillet 2010)

Dernière cigarette (Lauréate du concours 2009 des Noires de Pau, publiée en recueil collectif)

 

Publications en revues

Là-bas / Embrasse-moi (revue Lu-si nov 2013)

La vitrine (Revue Glaz sept 2013)

L'île aux mouettes (Revue PrOse n°17 septembre 2011)

Déclaration d’amour, mode d’emploi (Revue PrOse n°15 avril 2010)

L'exil  (sur la revue en ligne Ecrits vains été 2009)

Marché infinitif   (sur la revue en ligne Ecrits vains été 2009

Un temps pour tout   (sur la revue en ligne Ecrits vains été 2009)

La fenêtre ouverte  ( sur la revue en ligne Ecrits vains été 2008)

A vendre (revue les Hésitations d'une mouche n° 47 décembre 2008)

 

Publications sur divers sites

 

Bonne soeur  (sur le site nouvelles-persos.fr 2010)

Marché conclu  (sur le site nouvelles-persos.fr 2010)

Bal sauvage   (Sur le site de Bonnes nouvelles 2008)

L'Italienne (Sur le site de Bonnes nouvelles 2008)

Les yeux de sa mère (Sur Mot compte double hiver 2008)

Les clefs (Sur Mot compte double juin 2009)

Impact  (Sur le site "1000 nouvelles "été 2008)

Martine fait de la gym (Sur le site "Le grand Pin" 2008)

Trottoir de patience (7ème place sur 13 au concours de Touharé/Loire 2010)

 

POESIE

 Le chagrin (Les hésitations d'une mouche n° 56 mars 2011)

Passent les ombres (Les hésitations d'une mouche n° 52 mars 2010)

De toi à moi ( Jeux Floraux du Béarn 2ème prix Gérard de Nerval 2008)

Femme vivante (Jeux Floraux du Béarn 2ème prix Francis Mendiondo 2009)

 

19 août 2010

La fenêtre ouverte

fen_tre_ouverte_matisse  Matisse : "la fenêtre ouverte " 1905

 

Je voudrais peindre ce que je vois de ma fenêtre ouverte, celle de ma chambre qui est au premier étage, parce que du rez-de-chaussée on ne voit rien que les murs gris de l’épicerie. Mais au premier, de ma chambre, on voit déjà la mer.


C’est une fenêtre ordinaire, à deux battants, surmontée d’une partie fixe comportant deux carreaux. Les deux battants sont de la taille d’un homme, c’est ce qu’on appelle, je crois, une porte-fenêtre. Lorsqu’on ouvre cette porte-fenêtre, il y a comme un espace entre le cadre et la balustrade. Ce n’est pas une terrasse, à peine la place de poser deux ou trois pots de fleurs bien garnis, dont une plante grimpante au feuillage clair. Elle s’est appropriée le pourtour de l’encadrement, comme un feston végétal soulignant la vue. Cette vue, justement, a de quoi contenter l’observateur le plus réticent. Dans ce cadre de verdure délicatement agité par la brise, on embrasse du regard un morceau de la crique où sont amarrés de petits voiliers multicolores. Selon l’heure du jour à laquelle on ouvre la fenêtre, les couleurs sont vives et brûlantes ou bien douces et apaisantes.

C’est au milieu de la matinée que je préfère poser les yeux sur ce tableau charmant. L’estomac content d’avoir avalé deux bols de café au pain trempé, j’aime cette heure où je remonte d’un pas lent à ma chambre, sûr d’y trouver ma femme tapotant les draps en chantonnant. Elle s’affaire, met de l’ordre, dépoussière et, pour ne pas trop gêner, je me plante devant la fenêtre ouverte. Je pourrais attendre, en bas, qu’elle ait terminé. Mais j’aime ces quelques instants ordinaires, moi, devant ma fenêtre ouverte, à humer le temps qu’il fait, la lumière qui passe, elle, dans mon dos, légère, d’une gaieté sincère, fredonnant un air du pays. Pour finir, nous échangeons trois mots sur le fil de la journée, que mangerons-nous à midi, puis elle me quitte, joue tendue pour un baiser, une autre chambre à faire, un enfant à baigner.


Je voudrais rendre, si je savais y faire, la quiétude de ces matins-là, le doux balancement des mâts, l’ondulation exquise de l’eau, les corolles soyeuses d’une plante dont j’ignore le nom mais qui frémit timidement quand l’effleure le souffle léger du vent.


Sur une toile blanche je poserai du bleu, du vert, beaucoup de rose, du pâle, du foncé et de l’orangé, aussi, qui vibre dans la lumière du soleil. De ces couleurs qui n’existent vraiment que dans l’air de ces heures-là, dans la brume matinale qui brouille l’horizon, dans le bruissement de la chaleur à venir, comme une vibration immobile que devine l’œil, un infime tremblement de l’image qui n’existe pas, que l’on ne peut nommer, à peine le sentir, au bord des paupières, une impression.

Ce texte a été publié dans la revue en ligne Ecrits Vains en octobre 2008

© Fabienne Rivayran 2008




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15 août 2010

Elle fait des galettes...

...c'est toute sa vie

De Karine Fougeray

couv_galettes

Aux éditions Delphine Montalant

Recueil de 14 nouvelles assez courtes, instants de vie croqués autour du bord de mer, quelque part en Bretagne.

Justement, j'ai lu ce livre pendant mon séjour à Capbreton, accompagnée des senteurs marines et du cri des mouettes, j'étais dans l'ambiance!!!

J'ai bien aimé ces nouvelles parfois tendres (Elle fait des galette... Comment ne pas perdre la tête), parfois grinçantes (un amour de crustacé, A la pêche)

Certains personnages sont  justes esquissés, comme dans une aquarelle, mais pourtant on saisit l'ensemble dans son harmonie.

9 août 2010

Au bout...

Jet_e_capbreton

J'ai peur de rien. Pourquoi devrais-je avoir peur de quelque chose?
Qu'y a-t-il à craindre dans cette vie?
Quoi? La fin? Le bout du bout? Le dernier souffle?


Je suis comme tout le monde. Je redoute de pousser la dernière porte. Surtout que je n'ai pas cherché à imaginer qu'il y aurait un après. Quelque chose comme un jardin avec des fleurs, des parfums, des plaisirs. J'ai préféré croire qu'il n'y a rien d'autre que cette vie, ici, aujourd'hui additionné d'hier et d'un peu de demain.

J'ai peur de rien. J'ai bien compris que tout a une fin. Les roses effeuillées, les nuages de poussières, le jour comme la nuit. Tout finit et moi aussi. Au microscope, je verrais sans doute le début de la fin, le délitement des os, des cartilages, l'affaiblissement des fibres musculaires.
Il y a bien des bricoles qui mettent la puce à l'oreille, la vue qui dégringole, la peau qui se détend, tirée vers le bas. On lutte, on s'efforce, on se maintient. Pas la peine d'en faire une histoire. Egalité pour tous. Personne n'y coupera, chacun son tour, billet aléatoire en main. Aujourd'hui, demain, un peu plus tard.

J'ai peur de rien, je vous dis. Tout est normal, l'ordre des choses, ainsi va le monde.
A la rigueur, un truc qui m'ennuie, me tarabuste.
Ne pas être seule. Croiser une dernière fois un regard, peut-être même un sourire ou bien des larmes, je m'en fous, quelque chose d'humain.
Avoir la certitude que rien n'a été vain.

Fabeli 2009

3 août 2010

Où vas-tu?

route

 

Je ne sais pas.

Je suis partie le jour de ma naissance et j’avance.

C’est une route praticable. Elle peut être belle. C’est à voir.

Avancer. Pas le choix. Immobile impossible.

C’est par où ? C’est par-là ?

Droit devant, tout tracé.

C’est pas sûr. Je tâtonne.

Hésitations

Suppositions

Dérisions.

Impossible immobile.

Je marche sur les traces, m’en détache, m’en détourne.

Mon empreinte veux creuser.

C’est par où ? C’est pour quoi ?

C’est pour rien, pour finir en pluie fine, en coquillage, en reptile.

C’est par où ? Dans quel sens ?

J’avance.

Une lumière j’aperçois, tout au fond, minuscule,

Qui fait taire ma déraison.

 

© Fabeli Mai 2008

23 juillet 2010

A quoi tu penses?

volcan_01

Je voudrais ne penser à rien, mener une petit vie tranquille, sans à-coup, sans histoire. Ça n’existe pas. Vivant c’est déjà une histoire. Il y a la chair, il y a le sang. Et la peau, les mains, les bouches qui se touchent. Il y a les yeux qui voient ou qui ne voient pas.

Une vie magma, une vie volcan. Qui fume, pète, balance des scories sur la gueule. Une vie en lave qui découle de nous, du dedans, du cœur, du ventre, du centre. Ça sort, ça brûle, ça fait peur. On ne peut pas faire autrement, on ne décide pas. C’est la mère, la terre qui décide pour nous. Fusion, explosion, éruption.

Je pense à moi, à mes petites douleurs intérieures qui font des bulles, qui bouillonnent. On ne les entend pas, on ne devine pas. Le volcan est endormi. On s’installe sur ses pentes, ce n’est pas grave, il est sage, il est fertile. On est bien, là, on est au chaud, à l’abri. Et puis le volcan va se réveiller. Ou peut-être pas. On joue à pile ou face. On ne joue que sa vie et rien d’autre. Ce n’est qu’une vie. Il y en a tant.

Je pense à toutes ces vies, à toutes ces morts qui s’empilent. Tranches napolitaines vie- mort- vie- mort- vie…et en haut, tout en haut, quelle sera la dernière tranche ?

© Fabeli 2009

20 juillet 2010

Tournesols

tournesol_1


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