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L'atelier de Fabeli

L'atelier de Fabeli
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2 avril 2011

Taille de printemps

"Chaque fois que je m'éloigne d'une page fraîchement écrite, je découvre à mon retour ce qui a fané sur les rameaux de papier,recroquevillé d'être inutile. Le temps qui passe est un ami précieux qui nous dépouille du superflu"

Christian Bobin

P4020010

Ecrire, laisser couler les mots sur le papier, nappe liquide couvrant le blanc inerte.

Partir, laisser la toile d'encre livrée au silence, aller s'agiter dans le quotidien, s'oublier en petits actes jamais inutiles.

Revenir, reprendre le fil des mots, biffer, rajouter, éloigner, rapprocher. Couper, aussi, un peu, beaucoup, le plus justement possible.

Partir. Revenir, encore.

Ecrire, toujours.

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25 mars 2011

Vote poétique

En ces temps de vote politique, je vous propose,

pour changer un peu, de voter poétique!

L'Association A Vos Plumes a organisé

un concours de poésie.

 Les textes reçus sont publiés

ici

Lisez et votez!

 Au passage, reconnaîtrez-vous le mien???

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12 mars 2011

Vent marin sur l'édition

J'ai découvert récemment une petite maison d'édition, créée en novembre 2010 et qui offre déjà un catalogue de publications varié (recueils de nouvelles, romans, témoignages, réédition)

Il s'agit de la maison Jacques Flament Editions, installée en Bretagne avec vue sur mer!

Si je vous en parle, c'est pour 2 raisons:

La première raison, c'est la parution cette semaine d'un ouvrage original et émouvant : Le témoignage d'une femme, atteinte d'un cancer du sein, qui tient un blog sur sa maladie au quotidien:  " Ikigai de crabahuteuse ".

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Parce qu'on a tous autour de nous

une femme touchée en plein coeur...

 

La deuxième raison...

je vous en parlerai un autre jour!!!

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6 mars 2011

Je veux bien vous dire...

w5k8h_20070710_smileyPetit clin d'oeil à Coumarine

qui, elle, ne dit jamais rien...


Je veux bien vous dire que j'ai peur des petites bêtes, et des grosses, aussi.

Je veux bien vous dire que j’aime me laisser emporter par un livre passionnant dans le silence de la nuit.

Je veux bien vous dire que j’aime prendre des douches trop chaudes et trop longues malgré mes convictions écolos.

Je veux bien vous dire que je suis toujours contente de rentrer chez moi après un voyage, de retrouver mes couleurs, mes odeurs, mon repaire.

Je veux bien vous dire que je suis incapable de commencer ma journée sans mon petit déjeuner rituel, que j’ai besoin de ce temps de mise en route physique et mentale.

Je veux bien vous dire que j’ai du mal à jeter les objets et les papiers. Pourtant je suis capable de faire le vide, régulièrement, pour retrouver de l’air et de l’espace.

Je veux bien vous dire la joie que je ressens à mettre en mots ce qui me trotte dans la tête.

Je veux bien vous dire que je suis sûre de pleurer un certain samedi de septembre prochain en la voyant s’avancer, radieuse, au bras de son futur époux.

Je veux bien vous dire que je n’aime pas spécialement faire la cuisine et que ça me donne parfois le sentiment de trahir ma maman dont c’était l’un des talents.

Je veux bien vous dire que j’aurais voulu avoir, une fois au moins,  plus de courage pour aller au bout de mes convictions.

Je veux bien vous dire que la bêtise et la cruauté me font peur. Peut-être parce que je devine qu’elles existent en moi.

Je veux bien vous dire que je suis contente de ce que je vois derrière moi et curieuse de savoir ce qui m’attend devant.


Je veux bien vous dire tout ça,

mais soyez gentil, ne le répétez pas !


© Fabeli mars 2011

2 mars 2011

Pluie

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Merde! Il pleut!
Parapluie oublié. Coiffure foutue, chaussures mouillées.
Fichue journée, ciel gris plombé.
Flaques à sauter, gerbes d'eau sale. Courir, courir encore.
Où s'abriter? Rue liquide et sans espoir.
Galoper sur le trottoir. Flaque, flaque, flaque.
Manteau mouillé, claquer des dents.
Chaussures éponges, flac! Flac! Flac!
Cheveux trempés sur joues glacées.
Pluie, vent. Pluie, vent. Tango torride des éléments.
Lutte acharnée. Ne pas lâcher. Pas s'envoler.
Pluie, vent. Pluie, vent. Liaison fatale.
S'arque- bouter. S'envelopper. Se resserrer.
Livrer bataille au couple infernal.
Lutter, lutter, lutter.
Rue torrentielle, pavés glissants.
Piétons brindilles, voitures poissons.
Garder le cap. Courir, courir, courir.
Yeux embués. Presque arrivée.
Trouver sa porte, trouver sa clef.
S'engouffrer, s'effondrer, respirer.
Se secouer, déshabiller, éponger, frictionner.
Eternuer, coup de froid, s'emmitoufler.
Envie d'un thé, mettre de l'eau à chauffer.
Tasse et cuillère, arôme d'herbes sèches.
Lumière tamisée, musique douce, coussins câlins, jambes repliées.
Se retrouver, se reposer. Petites gorgées de volupté.
Dehors, pluie d'orage, vent de rage, valse violente.
Dedans, cocon chaleur, ventre douceur.
Fermer les yeux, s'envelopper de patience...


Après la pluie, vient le beau temps!


© Fabeli

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19 février 2011

Les clefs

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Je n’aime décidément pas les clefs. Elles me gênent constamment. Dans la poche, elles forment une bosse disgracieuse, dans le sac, elles se perdent et se dérobent à ma main qui les cherche. A l’instant où je les trouve, elles m’échappent et heurtent le sol avec un bruit métallique qui attire les regards sur moi. Il faut à présent que je me baisse pour les ramasser. La sangle de mon sac glisse et me voilà jonglant entre le sac fuyard et les clefs indociles.
Décidément je n’aime pas les clefs. On peut très bien vivre sans elles. Il suffit de le vouloir. Ne pas fermer les portes et les tiroirs, ne pas cadenasser coffres et placards. Les objets que nous enfermons à double tour ne cherchent pas à s’échapper. Ils vivent leur vie d’objets utiles et immobiles sans arrière-pensée. Alors à quoi bon donner un tour de clef ? Je propose une journée sans clef, la journée des portes ouvertes. Une journée pour vivre sans la dictature des clefs.
-Les clefs au placard !Les clefs au placard !

Jetons nos clefs par-dessus l’épaule et faisons un vœu. Le vœu de libérer le monde de ses enfermements et de ses blocages.
De toutes façons, à bien y regarder, nous enfermons souvent des objets sans valeur. Tel jouet de pacotille, telle lettre d’amour ne seront précieux que par la charge sentimentale qu’ils portent en eux. Et si je choisis de garder ce petit bonhomme de plastique bleu, c’est en souvenir de l’enfant qui me le porta, trésor déposé avec fierté au creux de ma main. Mais la valeur de nos objets n’a pas besoin de clef. Personne ne voudra me prendre ce jouet, et personne ne pourra s’approprier le souvenir qui est en moi. Aucune clef au monde n’a ce pouvoir là.

Quant à l’amour que renferme cette lettre jaunie par le temps, la puissance d’une clef ne pourra l’ôter. C’est dans ma mémoire qu’il est à jamais inscrit. Mot après mot, lettre après lettre, j’ai dans la tête le parfum de l’être cher et le son de sa voix, sa démarche si particulière et la chaleur de sa joie. Et celui qui profitera de ma porte ouverte et saisira la lettre, ne contemplera, étonné, qu’un vulgaire bout de papier. Maigre butin qui jamais ne le consolera de son larcin.
A quoi bon, vous dis-je, garnir sa maison de serrures, cadenas et combinaisons chiffrées ? Toujours affûté, le voleur brisera aisément nos efforts de boucler.

Plutôt que de transformer nos maisons en prison, libérons nos objets de la contrainte des clefs. Organisons sans remord l’évasion du fatras amassé dans la crainte. Allégeons dans la joie nos armoires et étagères. Donnons, jetons, brûlons ! Avec enthousiasme et sérénité débarrassons-nous de ce fardeau si lourd qui entrave nos vies. Et de ce coquillage jadis ramassé, nous garderons le souvenir du sable sous nos pieds et des embruns parfumés. Mais à la plage qui l’enfanta nous rendrons volontiers ce coquillage nacré.

© Fabeli


14 février 2011

L’homme de Kaboul

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Cédric Bannel
A paraitre le 3 mars aux éditions Robert Laffont

Canalblog
m’a proposé de participer à un concours pour gagner un bon d’achat chez Robert Laffont. Il s’agissait de lire en avant première le dernier roman de Cédric Bannel…patron de Canalblog !

En bref, il s’agit de faire du buzz, de ramdam, de la rumeur, quoi !
Nous partîmes 120, combien arrivèrent ?
Moi, en tout cas, je suis arrivée au bout du bonhomme de Kaboul.
La vérité, rien que la vérité ? Ce genre de thriller politico-policier, ce n’est pas ma tasse de thé habituelle. Mais je suis une fille de parole, cochon qui s’en dédit !
Donc j’ai lu.

Ça commence comme ça :

-A quoi pensais-tu en appuyant sur la détente ? demanda Oussama
-A appuyer sur la détente.

Là, déjà, dans le début, vous avez un aperçu d’une partie de la situation. Ils sont un bon nombre, au fil des pages, à ne pas penser à grand chose en appuyant sur la détente. N’oubliez pas le gilet pare-balles, ça canarde sec chez Bannel.
Kalachnikov, fusil d’assaut, lance roquette, Beretta, GSH18… Et nous en sommes seulement à la page 15 ! ! !
Vous ai-je dit que la plus grande partie de l’action se déroule à Kaboul ? Ceci explique sans doute cela.

Kaboul, capitale de l’Afghanistan, presque 3 millions d’habitants, ses grands hôtels de luxe, ses souks, ses ruines de guerre, ses chantiers de reconstruction, ses attentas suicides, ses soldats à tous les carrefours, ses terroristes…
Une ville où il doit faire bon vivre, sûrement. Une ville qui ne demande qu’à renaître de ses cendres, à se reconstruire, une ville grouillante d’activités humaines.
A Kaboul comme ailleurs, on aime, on rit, on meurt… et certains, justement, aimeraient bien qu’on meure un peu moins à Kaboul, surtout bêtement, à cause d’un petit malin qui s’équipe d’explosifs comme d’autres se parent de bijoux et s’en va faire un tour dans la foule bien dense d’un marché, d’un bar, d’un autobus.
Oussama Kandar fait partie de ceux-là (non, pas ceux qui s’envolent au paradis en miette, ceux qui cherchent à rendre Kaboul vivable)

Oussama, on le classe tout de suite du côté des gentils. Bon flic, bon mari, bon soldat, bon musulman. Et modeste avec ça ! Le type qu’on rêve d’avoir comme voisin. Il essaie de rester gentil malgré un environnement peu propice à la bienveillance. Corruption, délation, passe-droit, abus de pouvoir, arrestations arbitraires, tortures, obscurantisme...
Bienvenue à Kaboul !

Il faut toute la grandeur d’âme et la sincérité d’un héros pour résister encore et toujours à l’horreur quotidienne. Mais il y croit, Oussama ! Il veut croire que son pays saura vaincre la bêtise humaine et se redresser, fier et libre. Alors il se bat chaque jour, avec l’aide de ses amis et de son dieu, pour éloigner le spectre du retour des Talibans. Et on veut y croire avec lui (la lecture de ce livre avait d’ailleurs une résonance bien particulière avec les articles de journaux qui suivent de près l’actualité en Tunisie et en Egypte)

 Je ne vous parlerai pas de l’intrigue tissée par l’auteur autour de « l’homme de Kaboul » C’est une intrigue bien ficelée, avec son lot de mystères, d’enquêtes rebondissantes, de poursuites haletantes (et mitraillantes !), de découvertes exaltantes.
Je ne vous parlerai pas de l’imbroglio politique qui justifie cette intrigue. C’est un imbroglio bien ficelé, avec ses politiciens véreux, ses espions secrets, ses ressorts cachés, ses magouilles financières qui jonglent avec l’argent public sous le nez de  « naïfs » chefs d’états.

Moi, je vous parlerai juste d’une ville en devenir, dans un pays qui ne veut pas s’avouer vaincu. Un pays meurtri mais vivant et bien décidé à le rester.
Oussama Kandar, mollah Bakir, Malalaï et son réseau de femmes… Ce sont des personnages de fiction, mis en scène selon la volonté littéraire d’un auteur. Mais en me donnant envie de lire jusqu’au bout son histoire, Cédric Bannel m’a convaincue qu’il existe aujourd’hui des hommes et des femmes qui ressemblent à ses héros. Des hommes et des femmes de chair et de sang qui doutent, qui tâtonnent, qui agissent, cherchant une voie vers la liberté dans un pays qui n’a rien de fictif.


Fabienne Rivayran 14.02.11

Vous voulez un résumé précis de l'intrigue? C'est


8 février 2011

Hommage à Andrée Chédid...

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«Ecrire, c'est très dur, avec de grandes fenêtres de joie.»
[ Andrée Chedid ]


L'Autre
               

À force de m’écrire
Je me découvre un peu
Je recherche l’Autre

J’aperçois au loin
La femme que j’ai été
Je discerne ses gestes
Je glisse sur ses défauts
Je pénètre à l’intérieur
D’une conscience évanouie
J’explore son regard
Comme ses nuits

Je dépiste et dénude un ciel
Sans réponse et sans voix
Je parcours d’autres domaines
J’invente mon langage
Et m’évade en Poésie

Retombée sur ma Terre
J’y répète à voix basse
Inventions et souvenirs

À force de m’écrire
Je me découvre un peu
Et je retrouve l’Autre.

©Andrée Chedid (2008)

(Le peu que j'ai lu d'elle m'a laissé entrevoir une grande âme...

Ce poème est accroché au-dessus de mon bureau)

3 février 2011

Faim de vie

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Tu dois crever de faim. Je crois entendre tes miaulements agacés.
Tu vas de la porte aux fenêtres, tu me cherches, tu t'inquiètes, tu ne comprends pas. Comment ai-je pu te laisser seul? Tu grattes sans doute à la porte du buffet, espérant me voir revenir.

Ils ne m'ont pas donné le temps de te nourrir. Au bruit de leurs bottes dans l'escalier, j'ai prié pour qu'ils passent, encore une fois. Mais c'est à ma porte qu'ils ont cogné. Mon cœur a bondi et tu as filé sous le fauteuil. Ils sont entrés, j'ai crié, ils ont hurlé, m'ont emmenée.

Un semblant de soleil s'acharne sur la vitre sale. Dans un sanglot, ma voisine montre du doigt un gros homme strictement sanglé dans un uniforme. Il tient devant ses yeux une feuille. Dans un raclement de gorge, il s'assure de retenir l'attention de notre pauvre assemblée. Tous les regards se figent, toutes les épaules se tassent, tous les ventres se crèvent de peur. Le gros homme se redresse. Ses lèvres lâchent le premier nom.

Que vas-tu devenir?


© Fabienne Rivayran 2010




25 janvier 2011

Dans le sable

C'était un texte éphémère, il est reparti!

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