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L'atelier de Fabeli
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18 décembre 2009

Livre tampon

Je ne sais pas pour vous, mais moi, quand je sors d'un livre qui m'a touchée, émue, chamboulée, j'ai du mal à rentrer tout de suite dans un autre univers littéraire.

Ce serait comme enchaîner 2 repas gastronomiques ou bien 2 films superbes, ou bien visiter des musées les uns sur les autres, ou bien commencer une histoire d'amour alors que la précédente est encore tiède...enfin bref, moi, je ne peux pas.

Alors, sur ma table de nuit, il y a un livre-tampon.
Un livre que je peux prendre et laisser sans risque de me perdre, un livre qui se mange par petit bout, un livre qui ne déclenche aucun cyclone émotionnel.
Ce livre-là, c'est un ami, un ami rassurant, un ami qui ne demande rien, qui sait que, dans ces moments là, j'ai besoin d'apaisement et de compréhension.
En ce moment, ce livre-ami, c'est celui-ci

simenon



Alors, après avoir refermé "Des hommes", je feuillette chaque soir cet auto-dictionnaire qui me promène dans l'univers de Simenon.

J'ai un peu l'impression de regarder par la fenêtre, sans que l'on se doute de ma présence. Je vois le bonhomme, assis devant sa machine, le matin, je vois la rangée de pipes bourrées, j'entends les discussions avec un visiteur, un éditeur, une compagne. J'entends aussi les pensées et ruminations de cet auto-didacte, qui voulait, à travers l'écriture, comprendre l'homme en entier, comme un médecin comprend son patient. Je lis des morceaux de toutes ses lettres écrites en un temps où la pensée suivait le rythme de la main sur le papier.

Je suis toujours curieuse de voir un écrivain de près! De savoir pourquoi, comment, par quel chemin...

 

Et vous?

 

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12 décembre 2009

DES HOMMES...

...que l'on n'oublie pas
.des_hom
   

Un soir, entre deux trajets professionnels, je suis entrée dans la librairie toute éclairée pour écouter Laurent Mauvignier parler de ce roman.
Il a une voix douce mais ferme, il parle avec des mots simples, avec lui l'écriture n'est pas quelque chose de compliqué et d'inaccessible.
Il parle de son choix d'aborder ce sujet difficile qu'est la guerre d'Algérie, à cause des blessures encore fraîches dans la mémoire collective. Il parle de son père qui n'en parlait pas justement.
Il dit que ce n'est pas un livre sur la guerre d'Algérie, que c'est juste un roman, une histoire, avec des personnages inventés. Il dit qu'il a quand même fait beaucoup de recherches, visionné des documentaires, regardé des photos de "là-bas".
Il dit que lui, ce qu'il voulait, c'est essayer de comprendre "comment les choses durent après qu'elles sont finies"


"Il était plus d'une heure moins le quart de l'après midi et il a été surpris que tous les regards ne lui tombent pas dessus, qu'on ne montre pas d'étonnement parce que lui aussi avait fait des efforts, qu'il portait une veste et un pantalon assortis, une chemise blanche et l'une de ces cravates en Skaï comme il s'en faisait il y a vingt ans et qu'on trouve encore dans les solderies."


Cet incipit est caractéristique de ce roman, des phrases longues, voire très longues, emmêlées, saccadées. des phrases qui donnent une idée de la rumination mentale de ces hommes, coincés dans leur tête par le souvenir des horreurs vues ou commises.

Ce roman parle de la douleur du silence imposé. Imposé par soi-même, parce qu'on voit bien que ce n'est pas possible de parler de ça, ici, chez nous, devant les vieux parents ou les voisins.

"ça" c'est la guerre d'Algérie, une guerre qui n'en est pas une, et puis si, quand même. Ce roman parle de ces jeunes, partis puis revenus, en apparence les mêmes, deux ans, qu'est-ce que c'est deux ans? Et pourtant dedans tout est foutu.
Malgré tout, ils vont vivre, enfin, essayer de vivre normalement, tenter de se refaire une vie. Mais les coutures finissent par craquer...

J'ai beaucoup aimé ce livre malgré les 40 premières pages un peu confuses.
Une écriture surprenante au service de personnages démolis intérieurement, démunis devant le poids de cette impossibilité à dire.
Un roman difficile, qui ne se laisse pas lire avec légèreté, qui oblige à réfléchir.
Une histoire dont l'écho va longtemps résonner en moi.

7 décembre 2009

Devinez qui je lis ...

Lors de la rentrée littéraire, j'ai été touchée par un auteur que j'ai entendu ou vu plusieurs fois à la radio ou à la télé. Le thème choisi pour son nouveau roman m'a touchée et j'ai eu la chance d'assister à la présentation qu'il est venu faire chez mon libraire.

Au début ça commence un peu comme ça... "On se souviendra que derrière Feu-de-Bois on pourrait retrouver Bernard.(...) On se rappellera qu'il n'a pas toujours été ce type qui vit aux crochets des autres."

Ensuite, ça continue comme ça ..."Les soldats envahissent le village et courent en criant, ils crient pour se donner du courage, pour faire peur, comme des râles, des souffles, alors les vieilles lâchent les paniers qu'elles sont en train de tresser et regardent les jeunes hommes et s'étonnent de ce qu'avec des armes dans les mains on dirait que ce sont eux qui ont peur."

Et comme ça aussi ... "...et cette fois dans le ciel bleu il y a comme une envie de sortir et de courir, de crier, de dire qu'on veut en finir et certains pensent qu'une fois dans les collines, une fois qu'on se sera battus, alors on sera nous aussi des soldats qui auront connu le feu et on pourra rentrer chez nous et reprendre la vie normale dans les champs et les usines"

 

J'aime l'écriture dense et parfois destructurée de cet auteur que je découvre.

J'aime le choix de son point de vue pour traiter un sujet qui est encore très sensible dans la conscience collective.

Il publie depuis 1999 des romans plutôt intimistes sur les non-dits, les secrets et la douleur qui en découle.

 

Bien sûr, je vous en parlerai dès que je l'aurai fini...d'ailleurs, j'y vais, là, tout de suite... le voilà...des_hommes...Bonne nuit !!!

29 novembre 2009

Court, noir, sans sucre

Court__noir__sans_sucre
Recueil de nouvelles. Emmanuelle Urien
L'être minuscule, 2005.

C'est le premier recueil de l'auteure qui avait, jusque là, participé à des concours de nouvelles ou publié en revue.
J'ai beaucoup aimé l'écriture simple et sans fioriture. La priorité est donnée à la peinture sensible de l'ordinaire qui nous entoure.
Les personnages qui apparaissent sous la plume de l'auteure n'ont pas jailli de nulle part. Ils sont extraits de notre réalité. Une réalité plutôt noire, serrée au plus près de l'ordinaire avec une grande humanité. Ces gens là ne sont pas des héros, ils font juste ce qu'ils peuvent.

Parmi ces 13 nouvelles, voilà celles que j'ai un peu plus préférées :

  • Assistance technique
  • La place du mort
  • Le chemin à l'envers

Le début..."Le corps que l'on distingue penché dans la pénombre au-dessus du lit, est celui d'une femme mince, de stature moyenne, sans autre signe particulier que la légère voussure de ses épaules : Mélanie Bix fait ses bagages"

14 octobre 2009

Un dimanche au bord de l'autre

un_dimJe viens de lire ce recueil de nouvelles écrit par Françoise Guérin.

Il est question de psy, de patient, de maladie mentale. Les deux premières histoires sont assez caustiques mais restent légères. Ensuite, le propos se fait plus sensible sur cet univers à part. Certains textes sont même poignants ("Gardes fous", "ça va bien se passer", "un dimanche au bord de l'autre")

Et puis, trouvaille géniale, il y a les 13 "divans", répartis tout au long des 12 nouvelles du recueil  et qui, rassemblés, forment une treizième nouvelle, avec une chute inattendue et marquante.

J'ai bien aimé ce recueil qui révèle sa richesse au fil des pages et nous plonge dans le quotidien du monde des "psy",  un quotidien qui dérape un peu trop souvent.

Le début..."Depuis toujours je voyais des divans, comme ça, dans les films, et je me demandais ce que ça faisait de s'allonger dessus"

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23 septembre 2009

Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur

9782253115847

D'après les critiques, c'est un livre "culte" (ouh! je n'aime pas du tout ce mot!)
C'est en tout cas l'unique roman publié par l'auteure.

L'histoire se passe dans une petite ville du sud des états unis, Alabama.
Scout Finch et son frère sont élevés par Atticus, leur père, avocat, à la suite du décès de leur mère. Une domestique noire assure le quotidien des enfants et de la maison.

Dans cette petite ville tranquille, attachée à ses traditions, figée dans les clivages racistes, tout bascule le jour où Atticus est désigné avocat d'office pour défendre Tom Robinson, un jeune homme noir accusé de viol par une jeune fille blanche.

Scout, la narratrice, raconte ces événements sur un ton léger, comme peut l'être une enfant de 8 ans face au monde des adultes. On s'attache très vite à cette petite fille  qui observe  avec attention son environnement familial et social et n'hésite pas à poser des questions parfois dérangeantes.

J'ai aimé ce roman qui évoque avec justesse la prise de conscience d'une partie de la population blanche dans les années 30. Le style de l'auteure est fluide, avec une touche d'humour bienvenue. La narratrice est tout de suite attachante, on la suit volontiers dans ses jeux de garçon manqué et dans ses raisonnements de fillette observatrice. L'histoire se déroule sur deux années et marque le passage de la petite enfance à la pré-adolescence de Scout, qui rechigne pourtant à porter des robes de fille!!! Les personnages secondaires sont bien campés, notamment les voisines de la maison Finch.

Le début...
"Mon frère Jem allait sur ses treize ans quand il se fit une vilaine fracture au coude, mais, aussitôt sa blessure cicatrisée et apaisées ses craintes de ne jamais pouvoir jouer au football, il ne s'en préoccupa plus guère."

 


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