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L'atelier de Fabeli
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24 mai 2014

Raymond et moi

Raymond, je l'ai rencontré sur le tard. Jusque là, je fréquentais surtout des auteurs de roman policier très classiques, hommes ou femmes. Pas difficile sur le sexe mais pas curieuse de la nouveauté non plus, je me contentais de ce que je connaissais.

Quand j'ai osé regarder ailleurs, j'avais largement dépassé la quarantaine. Je fréquentais depuis quelques mois un atelier d'écriture, je cotoyais d'autres dingues de mots, un monde s'ouvrait à moi.

On m'a présenté Raymond comme un homme difficile mais passionnant. C'est vrai qu'au premier abord, ses "Vitamines du bonheur" m'ont semblées suspectes. Il m'a fallu un peu de temps, une quarantaine de pages, pour que je me laisse aller. Alors là, ça m'a fait comme relâchement au niveau du ventre, quelque chose de l'ordre du viscéral. Il existait donc une autre façon de raconter les histoires! On avait le droit de raconter des histoires qui n'étaient pas vraiment belles, sur des gens qui n'étaient pas vraiment heureux, dans un monde qui n'était pas vraiment doux. On avait le droit de raconter la vie de ces gens-là, des gens normaux, ratés, déçus. Des gens sans importance. J'avais le droit de faire ça, de raconter des histoires simples, de mettre en lumière des personnes au parcours banal.

Depuis, Raymond et moi, on passe de bons moments ensemble. Je le relis régulièrement, il a le don de me rassurer. Sous sa voix un peu bourrue, un peu rêche, j'entends qu'il me parle d'amour, tout simplement.

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Ici, un article publié dans le Tiers livre.

, une interview de Stéphane Michaka, dont le livre "Ciseaux", évoque de façon passionnante la vie et l'oeuvre de Raymond Carver.

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15 mai 2014

Dernières lectures

tachTachycardie : Je découvre l'univers d'écriture de Frédéric Villar avec ces trois nouvelles. Une écriture souple, actuelle mais soignée. Un univers qui donne, surtout dans le premier texte,  la part belle au Sud, sa lumière, sa chaleur, son tempérament! Mais, derrière les décors de fête, derrière l'amabilité climatique, l'auteur ne perd pas de vue l'humanité de ses personnages, leur fragilité face aux béances d'une société qui, elle, perd un peu plus chaque jour son humanité.

 Adele-et-Lee

Adèle et Lee : Une nouvelle qui reprend un thème classique de la littérature : la jeune élève qui tombe amoureuse de son professeur. Oui mais, il y a chez Mélikah Abdelmoumen un ton, une façon de raconter cette aventure, qui m'a tenue de bout en bout.

Extrait : " Lee parlait le français avec cet accent irrésistible qu’ont les Américains qui sont de vrais francophiles : léger, presque imperceptible, aguichant comme un secret. Il avait les cheveux noirs et portait la moustache sans la moindre touche de ridicule. Un croisement entre Freddie Mercury et Don Draper, de la série Mad Men."

 

Lamour-sans-le-faire

L'amour sans le faire : Joncourt, on me dit toujours que c'est bien mais je n'avais jamais rien lu de lui. Erreur réparée! Il me semble qu'il y a un proverbe qui dit : "quand tu ne sais plus où tu vas regarde d'où tu viens". Et c'est tout à fait ce que raconte ce roman tendre et solaire à la fois. Franck rend visite à ses parents par surprise, dans la ferme familiale. Les parents se barrent en lui laissant Louise, leur belle-fille et Alexandre, son fils. Ces trois-là vont s'apprivoiser, se toucher, se parler. Rien de mièvre, juste une douceur et une justesse qui m'ont beaucoup touchée.

Ici l'avis de la "facétieuse Lucie"

 

3h

Trois heures avant l'aube : le dernier né de Gilles Vincent. Un très bon polar, une intrigue originale, plantée dans notre actualité quotidienne. La commissaire Aicha Sadia mène la danse, suivie par des personnages de flics attachants (un petit regret : j'aurais aimé voir Sébastien Tourraine un peu plus présent)

La 1ère phrase : "Il y aura les mots et les mutilés. Les blessures, le cartilage, le chaos."

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Beso de la muerte : Gilles Vincent toujours. J'ai beaucoup aimé ce polar à l'intrigue franchement teintée d'histoire. Le roman évolue en aller-retour entre l'Espagne de 1936 et Marseille aujourd'hui. Il est question de secrets d'état et de secrets tout courts, il est question d'amour et de passion et le souvenir du poète Garcia Lorca va mettre en lumière une tragédie bien réelle.

La 1ère phrase : "La poussière soulevée par les pneus de la camionnette formait un large sillon beige, une cicatrice floue au travers la nuit bleutée de Grenade"

 

 

3 mai 2014

ce qu'il me reste

Robert à Tiaret

Je me souviens que tu nous emmenais parfois avec toi dans le bateau pour une promenade sur le lac d'Hossegor.
Je me souviens que tu aimais brosser longuement nos cheveux. Tu défaisais les nœuds.
Je me souviens que certains dimanches, nous partions voir les avions, postés en bordure d'un aérodrome. Je me demande à quoi tu rêvais, les mains dans les poches, adossé à la voiture, les yeux au ciel.
Je me souviens que tu aimais faire des feux de feuilles mortes dans le jardin. Nous n'avions pas le droit d'approcher.
Je me souviens de nos départs en vacances, en Espagne. Tu conduisais de nuit, nous, couchées à l'arrière, en pyjama, hypnotisées par la course des réverbères.
Je me souviens que tu dansais avec maman lors des fêtes de famille.
Je me souviens que lorsque j'ai eu 10 ou 12 ans, tu me faisais danser aussi.
Je me souviens qu'il ne fallait pas piper mot, le midi, pendant que tu écoutais le jeu des mille francs.
Des souvenirs, voilà ce qu'il me reste depuis hier, 14h50.

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