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L'atelier de Fabeli
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29 septembre 2009

Entre mes bras

 

Elle m'aime! Elle me l'a dit! Comment ça, je ne peux pas comprendre? Qu'est-ce que vous en savez? C'est peut-être vous qui ne comprenez rien. Vous ne savez pas ce qui se passe entre elle et moi. Vous ne savez rien de l'état de son âme quand elle se jette dans mes bras. Parce que c'est bien dans mes bras qu'elle se jette et pas dans les vôtres. Vous voyez bien! Elle m'aime, je vous dis!

Ça fait plusieurs années que ça dure, elle et moi. Depuis ce jour d'octobre où elle m'a découvert dans sa chambre. Au début, ça n'a pas été simple. C'est pas un cadeau, cette fille-là, que je me suis dis. Au lieu d'apprécier ma présence, elle passait son temps à balancer sur moi sa mauvaise humeur et ses contrariétés. Et vlan! Un sac par-ci! Et vlan! Un jean par-là! Et des chaussures, des livres, et j'en passe! Bien sûr, je ne pouvais rien dire, je n'avais pas droit à la parole. Je me contentais de supporter son mauvais caractère. Parfois elle m'ignorait complètement, ne s'occupait pas plus de moi que de ses premières chaussettes. Je sentais bien qu'elle avait du mal à supporter ma présence. J'occupais une partie de son espace vital, elle m'en tenait rigueur.

Pourtant, elle a fini par s'habituer, par me trouver utile, voire même agréable. Je devenais l'objet de toutes ses attentions. Elle prenait soin de moi, réchauffait mes épaules d'un plaid multicolore ou d'un châle indien. Je commençais à faire partie du décor. Elle aimait se blottir contre moi pour lire ou téléphoner des heures durant à sa meilleure amie. Ma placidité naturelle la rassurait. Elle savait qu'elle pouvait compter sur moi, même au creux de la nuit, quand le sommeil fuyait loin de ses yeux. Elle venait alors me voir, cherchant la chaleur et le réconfort que lui refusait son lit.

J'ai tant de fois recueilli ses larmes. Je ne pouvais rien dire face à ces chagrins qui la submergeaient comme un raz de marée. Je ne pouvais que lui ouvrir mes bras, l'accueillir tendrement. Si j'en avais été capable, je l'aurais bercé, mais je ne savais pas. Je me faisais douceur et caresse pour ma petite princesse au cœur gonflé de peine. Elle finissait toujours par sécher ses yeux et repartait affronter sa réalité.

C'est une battante, cette fille-là. Entre nous, c'est une histoire forte et solide. D'ailleurs, quand elle a quitté le maison, elle m'a proposé de la suivre. Ses parents n'étaient pas d'accord, ils ne voyaient pas l'intérêt de s'embarrasser d'un lourdaud comme moi. Ils parlaient de racheter du neuf et du moderne. Elle leur a tenu tête avec vigueur! Elle ne pouvait pas se passer de moi, c'était comme ça! Je serais là pour là pour la rassurer quand elle ressentirait l'angoisse de la séparation et de l'éloignement familial. Et puis inutile de faire de nouvelles dépenses, ma carcasse était suffisamment solide pour supporter le voyage. Evidemment, ses parents se sont inclinés devant tant d'ardeur et de ténacité.

Depuis, nous vivons, elle et moi, dans ce petit studio, près de l'université. Elle a pris l'habitude de venir me retrouver, le soir, pour un petit câlin devant la télé. Elle me raconte sa journée, me parle de ce garçon qui lui a souri. Je reçois sans les trahir ses plus intimes secrets. Avec moi, elle est en confiance, elle sait que tout ce qu'elle me dit restera caché dans le cuir de ma peau. Elle peut chuchoter, rire, pleurer, hurler,  je la prends comme elle est, avec toute la fougue de ses vingt ans. Dans la tourmente de sa jeune vie d'adulte, je suis un repère, une certitude. Solidement planté sur mes quatre pieds, je ne bouge pas, je l'attends.

 

Fabienne Rivayran 24.08.09

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27 septembre 2009

Voyage au noir

Samedi après midi, je serai AR_ds_le_noir
pour çalogo_petit

 

Et je vais avoir le plaisir de rencontrer plein d'auteurs, des vrais, des durs, des publiés
(z'avez qu'à voir sur le programme)
et puis aussi des presque vrais, des qui font tout comme, qui se plantent plusieurs heures devant des feuilles de papier blanc, et qui attendent, patiemment, que tous les mots qui dansent la sarabande dans leur tête finissent par se poser sur ce foutu papier blanc, si blanc, et qu'on voudrait voir si noir, tout noir de mots.

23 septembre 2009

Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur

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D'après les critiques, c'est un livre "culte" (ouh! je n'aime pas du tout ce mot!)
C'est en tout cas l'unique roman publié par l'auteure.

L'histoire se passe dans une petite ville du sud des états unis, Alabama.
Scout Finch et son frère sont élevés par Atticus, leur père, avocat, à la suite du décès de leur mère. Une domestique noire assure le quotidien des enfants et de la maison.

Dans cette petite ville tranquille, attachée à ses traditions, figée dans les clivages racistes, tout bascule le jour où Atticus est désigné avocat d'office pour défendre Tom Robinson, un jeune homme noir accusé de viol par une jeune fille blanche.

Scout, la narratrice, raconte ces événements sur un ton léger, comme peut l'être une enfant de 8 ans face au monde des adultes. On s'attache très vite à cette petite fille  qui observe  avec attention son environnement familial et social et n'hésite pas à poser des questions parfois dérangeantes.

J'ai aimé ce roman qui évoque avec justesse la prise de conscience d'une partie de la population blanche dans les années 30. Le style de l'auteure est fluide, avec une touche d'humour bienvenue. La narratrice est tout de suite attachante, on la suit volontiers dans ses jeux de garçon manqué et dans ses raisonnements de fillette observatrice. L'histoire se déroule sur deux années et marque le passage de la petite enfance à la pré-adolescence de Scout, qui rechigne pourtant à porter des robes de fille!!! Les personnages secondaires sont bien campés, notamment les voisines de la maison Finch.

Le début...
"Mon frère Jem allait sur ses treize ans quand il se fit une vilaine fracture au coude, mais, aussitôt sa blessure cicatrisée et apaisées ses craintes de ne jamais pouvoir jouer au football, il ne s'en préoccupa plus guère."

 


15 septembre 2009

Entrez, entrez...

...la porte est ouverte, la lumière est à droite, oui, là, juste là...
ampoules

Voilà 2 ans que je bricolais sur le "Chantier", il était temps qu'il en sorte quelque chose!!!

Oui, je sais, pour l'instant c'est un peu vide mais j'ai bien l'intention de remplir cet espace avec tous ces mots qui se bousculent au bout de mes doigts.

Atelier: n.m (ancien français astelier, tas de bois, chantier, de astele, éclat de bois, du latin populaire astella*, planchette) Local où travaille manuellement un artisan

LOCAL...mais oui, c'est un local, même si les murs en sont virtuels. J'ai essayé de soigner la déco, un peu de couleurs par-ci par-là, quelque chose de simple et de clair, pour ne pas fatiguer les yeux.

TRAVAILLE...si, si, je travaille, presque tous les jours. Parfois les mots ne dépassent pas le stade de la pensée, ma main reste suspendue au dessus de la page blanche, d'autres fois ça galope sec, les petites lettres noires se plient à ma volonté, elles épousent les contours sinueux de mon esprit. Je travaille le matin, sous l'oeil étonné du jour qui se lève, je travaille dans la journée, si mon emploi du temps professionnel m'accorde un espace de liberté. Je travaille rarement le soir. Le soir c'est plutôt famille ou lecture.

MANUELLEMENT...Ben tiens!!! Je travaille avant tout avec mes mains. Doigts noués sur le stylo, doigts claquant sur le clavier, mains ratûrant sèchement quelques mots ou quelques lignes, mains arrachant et froissant la vilaine feuille de papier, il n'y a là que du manuel.

ARTISAN...on dirait que je serais un artisan des mots, que je les taillerais, que je les malaxerais, les...

Bienvenue dans mon atelier.

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